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Il existe un débat important dans les études féministes et en philosophie morale sur les effets de la pornographie sur ses lecteurs, spectateurs, consommateurs. La question est double : y a-t-il des effets ? et si oui en quoi consistent-ils et sont-ils nuisibles ou non ? Cette question n’est pas propre à la pornographie et s’est toujours posée à des époques diverses à propos de produits culturels considérés comme dangereux : ainsi le roman a-t-il été considéré comme nocif pour les jeunes filles (danger qui n’est pas éteint, si l’on en croit ce très récent post d’un site belge sur les questions de santé). Et l’on sait que les jeux vidéo font l’objet de ce type d’interprétation, régulièrement relancée par des affaires de violence mettent en cause des jeunes gens exposées à la culture du gaming : de Columbine à Winnenden pour finir par Utoeya tout récemment, les jeux vidéo sont souvent accusés de produire de la violence réelle, en particulier chez les jeunes. Il commence à y avoir de nombreux travaux sur la question, en particulier chez les psychanalystes (par exemple : Yann Leroux, Vincent Lecorre, Michael Stora, Benoît Virole) qui permettent de relativiser et de refroidir quelque peu une question qui se transforme souvent en débat de société caricatural, exprimant plus une technophobie viscérale qu’une véritable réflexion socio-psychologique.