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Hervé Le Crosnier a fait des biens communs, et en particulier des communs de la connaissance, son cheval de bataille. Partisan des travaux collectifs comme Wikipédia, promoteur du libre sur Internet et observateur des phénomènes contemporains d’expropriation du commun, il se fait un point d’honneur à adopter un discours accessible et à mettre à disposition ses travaux en ligne.
" Et une équipe de psychologues de l’Université Yale, aux États-Unis, vient aujourd’hui apporter de l’eau à ce moulin en démontrant que les utilisateurs d’un moteur de recherche finissent, à la longue, par se croire plus érudits qu’ils ne le sont."
Résumé : On propose dans ce qui suit un changement de fond dans la façon de discuter les droits associés aux informations, aux contenus dans les divers médias, aux logiciels et aux autres entités intellectuelles. Les approches fondées sur la propriété intellectuelle, oubliant ce qui fut son objectif initial, se centrent aujourd’hui principalement sur la capacité à restreindre l’usage des entités intellectuelles. Puis, pour compenser les effets pervers de ces restrictions, elles envisagent (au compte goutte) un certain nombre d’exceptions. Au contraire, l’approche proposée ici se développe sur la base de l’énoncé de droits intellectuels positifs, définis de façon à garantir la production et l’échange social les plus larges des entités intellectuelles. Elle envisage alors quels attributs de propriété il est nécessaire d’attribuer pour garantir le fait que ces droits positifs puissent s’exercer en pratique et ne fassent pas l’objet d’un usage au détriment de certaines valeurs fondamentales. Ce retournement (qui est aussi un retour aux sources) permet de tirer tous les bénéfices des possibilités ouvertes par les techniques d’information et de communication : explosion du nombre de créateurs et sources d’information ; visibilité et accessibilité beaucoup plus poussée et rapide des entités intellectuelles ; nouveaux outils et processus pour l’évaluation, la critique et l’analyse des productions intellectuelles. Plus généralement, le texte aborde les questions de droit soulevées par les techniques informationnelles, qu’il s’agisse de certains aspects des biotechnologies ou d’autres techniques reposant sur la manipulation d’entités d’information dans des procédés complexes. Pour que les droits intellectuels positifs puissent être définis de façon concrète, il est nécessaire de distinguer diverses sortes d’entités intellectuelles (selon la façon dont elles peuvent produites, utilisées et échangées) et diverses facettes des droits intellectuels. Il devient alors possible de définir un cadre qui sert réellement les créateurs sans restreindre de façon indue la liberté d’usage et d’échange d’informations.
"Le MIT vient de décider de permettre l’accès libre à toutes ses publications scientifiques.
Jusqu’à présent les éditeurs commerciaux de textes académiques obtenaient tous les droits de "propriété intellectuelle" (copyrights) pour en user en toute liberté (commerciale) et faire payer des abonnements exorbitants aux bibliothèques publiques pour que des chercheurs financés sur fonds publics puissent avoir accès à des recherches publiques…
Mais une certaine fronde se faisait jour. Le Congrès américain venait ainsi de voter une loi obligeant tous les instituts nationaux de santé (National Institutes of Health- NIH) à rendre librement accessibles leurs publications un an après leur publication. Pour cela il fallait garder les copyrights jusqu’alors si généreusement abandonnés au secteur privé, afin de permettre un accès réellement public à ces textes.
Le raisonnement des financeurs publics des recherches médicales des NIH était d’une simplicité biblique. Puisque ces recherches étaient financées par de l’argent public, les résultats des recherches et les publications devaient être publiquement accessibles.
C’était là ouvrir une très dangereuse boite de Pandore! Les éditeurs commerciaux se mirent en branle et plusieurs députés du Congrès se mobilisèrent pour tenter d’abroger cette mesure. Des propositions de lois furent déposées en ce sens pendant les deux dernières années, sans succès, mais les passions se déchaînaient.
Pour couper court à un éventuel retour en arrière, l’ensemble du corps professoral du MIT vient donc de prendre cette décision spectaculaire de rétention obligatoire des copyrights, en généralisant et en durcissant la politique d’accès public à ces textes.
Tous les textes académiques désormais produits devront obéir à une charte éditoriale permettant leur mise à disposition sur une plateforme en accès public.
Il n’y a pas si longtemps, proposer ce genre d’idées dans des enceintes internationales revenait à se faire traiter de "communistes"."
Source : http://arstechnica.com/science/2009/03/mit-to-make-all-faculty-publications-open-access/
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Compte-rendu de la conférence Access to knowledge
qui s’est tenue à l’Université de Yale du 21 au 23 avril 2006,
Rédigé le 7 juin 2006, par Hervé Le Crosnier (Université de Caen), pour l’Organisation Internationale de la Francophonie
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