La prolifération de l’usage des médias sociaux n’a pas abouti à un changement social significatif, estiment les chercheurs Alex Pentland, Manuel Cebrian et Iyad Rahwan dans un article du dernier numéro de la revue Communications of the ACM. Pour Alex Pentland, le directeur du Laboratoire des dynamiques humaines du Media Lab du MIT (...) si les médias sociaux ont fourni un carburant aux mobilisations spontanées, ils n’ont pas aidé à construire un changement social durable et réfléchi, c’est-à-dire des actions collectives coordonnées.
Le Blockchain cristallise aujourd’hui tous les espoirs de décentralisation et d’autonomie, à la suite de tant d’autres technologies qui ont connu leur heure de gloire avant d’être assimilées sans avoir vraiment réalisé ces mêmes promesses...
Invoquer le respect de la vie privée est-il le meilleur moyen pour s’opposer à cette dérive technologique ? Sa réponse est très intéressante. Morozov défend l’idée que la vie privée n’est pas toujours l’agent de la démocratie, que trop de vie privée peut aussi être un obstacle à la démocratie, quand l’information partagée n’est pas suffisante pour assurer un commun. Il ne faut donc pas s’arcbouter sur cette question de la vie privée, pas en faire l’alpha et l’oméga de notre lutte contre la surveillance, mais viser plus loin, viser la démocratie.
Morozov propose trois voies :
Le sociologue et philosophe allemand Harmut Rosa a été remarqué en France depuis la traduction en 2010 d’Accélération : une critique sociale du temps, complété depuis par une synthèse et mise à jour de ce livre dans Accélération et aliénation…
Pour Hartmut Rosa, le temps a longtemps été négligé dans les analyses des sciences sociales sur la modernité au profit des processus de rationalisation ou d’individualisation. Pourtant, selon lui, l’accélération est la caractéristique de la société moderne. Dans ses essais, il en livre une taxonomie intéressante expliquant que l’accélération sociale que nous connaissons découle de l’accélération technique, de celle du changement social et de celle de nos rythmes de vie qui se manifeste par un stress, une aliénation toujours plus grande qui nous rend de plus en plus incapables d’habiter le monde.
Manifeste pour un Internet Physique : Transformer la manière dont les objets physiques sont déplacés, entreposés, réalisés, fournis et utilisés, visant une efficience et une soutenabilité supérieures. Pr Benoit Montreuil
Dans une très intéressante tribune publiée par The New Republic, l’éminent professeur de droit, Lawrence Lessig, fondateur du Centre pour l’internet et la société à l’école de droit de Stanford, revient sur cette “nouvelle objectivité que constitue la transparence des données (...) Mais qu’est-ce que la transparence implique ? Est-elle aussi légitime que semblent nous le dire ses partisans ? Ne risquons-nous pas d’entrer dans une nouvelle ère où la transparence risque plus de devenir une tyrannie qu’une vertu ?
"La manière dont est rendue visible l’identité des personnes sur les sites du web 2.0 constitue l’une des variables les plus pertinentes pour apprécier la diversité des plateformes et des activités relationnelles qui y ont cours. Que montre-t-on de soi aux autres ? Comment sont rendus visibles les liens que l’on a tissés sur les plateformes d’interaction ? Comment ces sites permettent-ils aux visiteurs de retrouver les personnes qu’ils connaissent et d’en découvrir d’autres ?"
Dans un récent article pour le magazine Discover, Jaron Lanier se livre à une critique virulente du concept de “logiciel libre” ou open source. (...)
“Avant que vous ne m’inondiez d’e-mails rageurs, précise-t-il, je tiens à préciser que je ne suis pas anti open source. C’est une approche que je conseille fréquemment dans des projets spécifiques. Mais il existe une vision politiquement correcte qui affirme que l’open source est la meilleure voie vers la créativité et l’innovation, et cette idée ne tient pas face à l’épreuve des faits”.
Ce qu’il critique, c’est la philosophie selon lui au coeur du logiciel libre, celle du “bazar” revendiquée par Eric Raymond (site), bref l’idée que la création collective suffirait à élaborer des programmes innovants.
FaberNovel a publié une très intéressante synthèse sur les réseaux sociaux. Après une étude sur Facebook et une étude sur les business d’affaires de l’open source et des logiciels libres, cette troisième étude essaye de dégager les spécifi
“Nous avons certainement besoin d’en débattre et d’établir un nouveau pacte pour la vie privée – pour qu’on puisse utiliser ces données sans en abuser”, clame le professeur Pentland. Adam Greenfield ne dit pas autre chose en proposant ses 5 principes éthiques (http://rsta.royalsocietypublishing.org/content/366/1881/3823) sur lesquels devraient se bâtir les systèmes pervasifs.
La participation des internautes selon l’usage et l’âge