Avons-nous un moyen de maintenir le mode de vie des pays riches ? Non. Dans à peine trente ans, la plupart de nos actes quotidiens feront partie de la mémoire collective, on se dira : «Je me souviens, avant, il suffisait de sauter dans une voiture pour se rendre où on voulait», ou «je me souviens, avant, on prenait l’avion comme ça». Pour les plus riches, cela durera un peu plus longtemps, mais pour l’ensemble des populations, c’est terminé. On me parle souvent de l’image d’une voiture folle qui foncerait dans un mur. Du coup, les gens se demandent si nous allons appuyer sur la pédale de frein à temps. Pour moi, nous sommes à bord d’une voiture qui s’est déjà jetée de la falaise et je pense que, dans une telle situation, les freins sont inutiles. Le déclin est inévitable.
Une nouvelle étude macroéconomique révèle que les flux migratoires ont eu un effet positif sur l’économie au cours des trente dernières années en Europe. Plus encore, les demandeurs d’asile ne pèseraient pas sur les finances publiques des pays qui les accueillent. Explications avec l’économiste Hippolyte d’Albis, l’un des auteurs de cette étude.
Une interview fort intéressante de Benjamin Bayart, sur l'internet, les question autour de la vie privée, de la surveillance, la neutralité du net.
Depuis plus de trente ans, Richard Stallman fait la promotion du logiciel libre et pourfend la domination d'Apple, Microsoft, Google et les autres géants du net, amateurs de logiciels propriétaires et d'une exploitation savante des données de leurs utilisateurs. [Usbek & Rica] a profité de son dernier passage à Paris pour échanger avec lui sur la surveillance généralisée et la fin de notre monde numérique, qu'il imagine pour bientôt.
Entre surveillance et spectacle, la mutation numérique transforme en profondeur nos sociétés et redistribue les cartes du pouvoir : le juriste américain Bernard Harcourt analyse cette évolution à travers son ressort, le désir, et ouvre la voie d'une critique par la désobéissance.
Dans son livre, Harcourt interroge ce qu’il appelle la “société d’exposition”, pour savoir si nous sommes dans une “société du spectacle” ou une société surveillée, panoptique… Qu’est-ce qui nous pousse à nous mettre sur l’écran ? Etre visible est devenu le moyen de communiquer et de s’organiser à l’heure des réseaux. Pourtant, malgré son talent visionnaire, Orwell dans 1984 nous promettait un futur écrasant tout désir. Nous sommes dans son exact inverse : l’exacerbation du désir. “Or ce sont les mêmes technologies qui créent du désir qui rendent possible la surveillance”.
via : http://alireailleurs.tumblr.com/post/146000332994/ni-foucault-20-ni-debord-20-france-culture
L’économiste Gaël Giraud, coordinateur de la traduction de l’ouvrage «L’Imposture économique», suggère une remise en cause radicale des fondements scientifiques et mathématiques de l’économie «orthodoxe». Il nous explique pourquoi.
Une Blockchain, c’est une base de données décentralisée qui ne peut pas être rétroactivement modifiée et qui permet d’exécuter des logiciels. Bitcoin est l’une des applications les plus connues de cette technologie, mais il existe plein d’autres applications possibles.
Interview de Primavera de Filippi
Dans son nouvel ouvrage Pour en finir avec les mafias - Sexe, drogue, clandestins : et si on légalisait ?, Emmanuelle Auriol, professeure à l’Ecole d’économie de Toulouse, propose plusieurs moyens pour lutter contre le crime organisé. Opposée à la vision étatique actuelle, faisant de la prohibition la seule solution pour éradiquer ces marchés, elle estime que des politiques publiques couplant légalisation, répression et éducation auraient de meilleurs résultats - qu’ils soient économiques ou sociaux.
Hervé Le Crosnier a fait des biens communs, et en particulier des communs de la connaissance, son cheval de bataille. Partisan des travaux collectifs comme Wikipédia, promoteur du libre sur Internet et observateur des phénomènes contemporains d’expropriation du commun, il se fait un point d’honneur à adopter un discours accessible et à mettre à disposition ses travaux en ligne.
"Un lieu: un bureau de l’Onem de Charleroi. D’un côté de la table, des chômeurs. De l’autre, des contrôleurs. Les réalisatrices Charlotte Grégoire et Anne Schiltz ont assisté à des dizaines de face-à-face entre l'Onem et le chômeur, sommé de prouver sa recherche d'emploi. Rencontre avec les réalisatrices du documentaire «Bureau de chômage», qui offre une plongée saisissante dans la machinerie complexe des contrôles de chômage."
"Le sociologue développe le concept de «digital labor», le travail qui ne dit pas son nom, produit par les internautes qui alimentent les réseaux sociaux. Il défend l’idée d’un «revenu de base universel» en taxant les grandes firmes numériques."
« Yanis Varoufakis est le ministre grec des Finances, professeur d'économie et membre du parti de gauche Syriza. Il s'est entretenu avec Harald Schumann et Elisa Simantke du Tagesspiegel. »
" Pour défendre les petits fermiers et lutter contre le brevetage du vivant, Vandana Shiva emploie les méthodes de Gandhi : la désobéissance civile et la résistance non violente, en s'appuyant d'abord sur les femmes. Des armes si efficaces qu'après avoir organisé une marche mondiale contre Monsanto et gagné plusieurs grands procès, dont un face à Coca-Cola, elle est devenue une icône de l'altermondialisme. Rencontre avec une militante au sourire de velours et à la volonté de fer..."
"La couleur de nos écrans est le résultat d’une collaboration entre art et science dans les années 60-70, nous explique la chercheuse Carolyn Kane, qui craint une homogénéisation de notre culture visuelle."
« Qu’on m’explique. Pourquoi les opposants au projet de loi renseignement acceptent-ils que Facebook, Google ou Twitter sachent tout de leur vie ? » [...]
Des personnes bien intentionnées ont essayé de lui répondre, sur le thème « Google et Facebook n’ont pas de prérogatives de puissance publique, pas le monopole de la violence légitime, nous ne risquons que la publicité ciblée ». Cette réponse paraissait un peu courte (Twitter oblige). [...]
Deux livres [de Franck Leroy] permettent d’éclairer ce débat : « Réseaux sociaux et Cie » (2013) et « Surveillance. Le risque totalitaire » (2014). Deux bouquins symétriques sur les pratiques de l’Etat (surtout les Etats-Unis) et celles des entreprises privées (surtout américaine). [...]
Entretien.
"Portrait de Susan George, protagoniste du mouvement altermondialiste et, singulièrement de ATTAC.
Une Grande Dame, celle entre autre qui a mené la fronde contre l'Accord Multilatéral sur les Investissements (AMI) en 1998 qui mena à son échec.
Aujourd'hui investie bec et ongle contre le TTIP/ TAFTA, dans la rue et via la rédaction d'essais et d'analyses rigoureuses sur la question. "
via cg
Le neuroscientifique Carl Hart, prochainement invité à Genève, balaie nos préjugés et dénonce la guerre contre la drogue
Jean-Claude Piquard : La fabuleuse histoire du clitoris (H&O) / Revue électronique Genre, sexualité et société Dossier VIH Sida
« Les échanges sans but lucratif nuisent-ils au commerce des œuvres ? Toutes les enquêtes y compris celles réalisées par Hadopi montrent que non. D’une part parce que le contexte a évolué : avec l’ère numérique, il y a de plus en plus de créateurs, de plus en plus d’œuvres mais pas plus de public ni plus de temps disponible. Donc, indépendamment du partage, l’audience d’une œuvre est divisée. Les études montrent aussi que ceux qui partagent sont aussi ceux qui consomment le plus de produits culturels. Parce que le partage se fait notamment dans un but de collectionneur, que l’on n’écoute ou ne regarde pas tout ce que l’on télécharge, tout de suite. »
Bande annonce de BLAST - le nouvel album de Manu Larcenet
https://www.youtube.com/watch?v=5I2DG2o45wI
http://fr.wikipedia.org/wiki/Blast_%28BD%29
Une société P2P ? "Cela donnerait une société fondée sur une logique “open-source ‘, ce qui n’est pas si utopique que cela : nous nous situons alors dans le prolongement de ce que l’on observe dans les secteurs pionniers de la production logicielle. L’essentiel de la valeur est créée sous licence commune, son management est assuré par une structure à but non lucratif, et le marché s’organise autour de tout cela.
Au niveau sociétal, le cœur de la nouvelle société est une collection de biens communs gérée par des institutions démocratiques qui complètent le rôle de l’Etat-partenaire, garant de l’esprit communautaire, du partage et de la coopération. L’économie éthique ainsi créée assure que les corporations respectent l’environnement et l’intérêt des citoyens : et pour cause, leur propre succès dépend également de leur relation productive avec la communauté plus large de contributeurs au commun’. Ce modèle de société n’abolit rien, mais transforme le tout en une synthèse plus équilibrée."
Que faire dans cette période de crise aiguë ? S’indigner, certes. Mais surtout agir. A 90 ans, le philosophe et sociologue nous invite à résister au diktat de l’urgence. Pour lui, l’espoir est à portée de main. Entretien.
Dans cinq ou dix ans, notre mode de vie aura été profondément bouleversé, la protection des libertés individuelles aura été altéré, mais il sera trop tard. Il faut que les pouvoirs publics, en France comme ailleurs, mettent en place des instruments d'évaluation des avantages et dangers des technologies, en particulier dans les domaines de vidéosurveillance, de biométrie, de géolocalisation et de développement du réseau internet. Pour l'heure, rien n'est fait. (...) Nos libertés sont chaque jour un peu plus rognées, de manière lente et progressive. Un jour, on s'en rendra compte, mais il sera trop tard, cela aura été trop loin.
Sociologue et présidente d’honneur de l’Association française de réduction des risques liés à l’usage des drogues, Anne Coppel se situe au croisement de la sociologie, de la médecine et des usagers. Forte d’une expérience acquise sur le terrain, elle met en lumière le dramatique retard de l’Hexagone et de ses politiques sur la question des drogues.
enregistrement d’une rencontre avec Florence Caeymaex, Marc Monaco, Thierry Muller et David Vercauteren qui s’est déroulée ce mardi soir à la librairie Livre aux trésors à Liège autour du bouquin « Micropolitiques des groupes ».
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