2749 liens privés
"On lit quelques fois dans la presse locale des courriers de lecteurs automobilistes qui pestent contre les cyclistes soit-disant dangereux et irrespectueux du code de la route. Et d’ajouter systématiquement que quand les cyclistes seront respectueux du code, il sera alors temps de favoriser leur pratique.
Mais qu’en est-il du respect du code par les automobilistes ? A-t-on attendu que toutes les voitures respectent les limitations de vitesse avant de construire de nouvelles routes ? Attend-t-on qu’il n’y en ait plus aucune garée sur les trottoirs pour aménager des parkings ? Non."
En 1991, il y a maintenant 20 ans, la Commission européenne commandait un rapport à un bureau d’études spécialisé en « mobilité durable » du nom de Tecnoser, sur le thème de la « ville sans voitures ». Un an plus tard, en juin 1992, le commissaire européen à l’environnement, Carlo Ripa di Meana, présentait très officiellement les résultats d’une étude devenue depuis ce jour quasi-confidentielle et dont le titre était: « Proposition de recherche pour une ville sans voiture ».
Sa diffusion fut limitée, presque confidentielle. Aujourd’hui, il est impossible de trouver le document sur internet, que ce soit en français, en anglais ou en italien. Or ses conclusions dépassaient les plus belles espérances du mouvement d’opposition aux abus de l’automobile. Et ce n’était pas une ONG ou autre association écologiste qui l’affirmait, mais la Commission européenne!
(...) Contrairement à ce que tu crois, il n’y aucune aigreur dans mes propos et je ne déteste pas tous ceux qui se déplacent avec des véhicules à moteur, toi encore moins, mon cher ami. Il y a plutôt une grande tristesse de voir l’humanité en général ne pas tirer les leçons des immenses dégâts causés à son environnement par sa frénésie de conquête, de production et de croissance. Il ne s’agit pas, comme tu m’en prêtes l’intention, de revenir au char à bœuf ni à la diligence, ni d’ailleurs à la bougie comme l’a récemment déclaré avec une ironie toute dépourvue d’imagination un certain chef d’État à propos des mobilisations anti-nucléaires dans le sillage de la catastrophe de Fukushima. Non, rien de tout cela ! Mais l’urgence impose des mesures radicales et non « extrémistes », comme tu l’écris » pour sortir de l’automobile comme l’on doit sortir du nucléaire. (...)
- Pour se rendre au travail, 190.000 voitures de navetteurs pénètrent à Bruxelles chaque jour. Il faut y ajouter 175 000 véhicules bruxellois. Autrement dit, en semaine, plus de 370.000 voitures circulent quotidiennement à Bruxelles, seulement pour les déplacements domicile – travail. La distance moyenne des déplacements des Bruxellois est de 6 kilomètres. Mais…
- 25% des déplacements sont inférieurs à 1 km
- 37% des déplacement sont d’une distance de 3 km à 5 km
- 20% sont supérieurs à 10 km.
- 70% de l’espace public est pour l’instant réservé à la voiture (circulation et parking)
- L’achat de carburants pour les transports a augmenté de 11% sur les dix dernières années, représentant ainsi près du quart de la consommation d’énergie des Bruxellois.
- 94% de la consommation d’énergie pour les transports est à imputer au trafic routier, contre 6% aux trains, trams et métros et 0.1% au trafic fluvial.
- Plus de 50 % des Bruxellois effectuent la majorité de leurs déplacements principalement en voiture, et près de 30% adoptent des modes de déplacement peu ou pas polluants (marche, vélo ou transport en commun).
- Les véhicules routiers s’alimentent à 64.51% avec du diesel, à 35.17% avec de l’essence… et seulement à 0.31% avec du LPG ou autres énergies.
Ces chiffres montrent qu’il existe un vrai potentiel de changement dans les habitudes de déplacement des Bruxellois puisque la plupart des déplacements sont courts et pourraient très bien être effectués en transports en commun, à vélo ou même à pied !
Date de mise à jour: 16/06/2015
« Un coup de masse sur la voiture »
Comment casser sa Mercedes
Par Alexandre Duval .
Musicien et performer, Nikko a donné 200 concerts dans sa Mercedes. Le public s'assoit sur la banquette arrière, lui joue et chante à l'avant. Aujourd'hui, il arrête, et invite le public à casser la salle de concert : sa propre voiture.
Il n’y a pas 36.000 méthodes pour réduire l’automobilité de notre société. En fait, on peut distinguer traditionnellement trois grands types d’approches, la théorie de l’offre alternative, la théorie de l’internalisation des externalités négatives et la théorie de l’interdiction réglementaire.