Lettre à ceux qui s'en foutenthttps://blogs.mediapart.fr/blog/laurent-chemla/170415/lettre-ceux-qui-sen-foutent
"Parce que, quand on se sait potentiellement surveillé, on n'agit pas, on ne pense pas librement."
"Parce que, quand on se sait potentiellement surveillé, on n'agit pas, on ne pense pas librement."
Pionnier de l’internet et auteur des “Confessions d’un voleur“, livre incontournable (et téléchargeable gratuitement) pour qui veut comprendre les valeurs (et l’histoire) de l’internet tel qu’il s’est développé dans les années 90, Laurent Chemla a une conception somme toute particulière de la vie privée.
A l’instar de tous les professionnels de la sécurité informatique, il sait que la première chose à faire, pour se protéger, est de sauvegarder régulièrement ses données, sur un support externe, que c’est le meilleur moyen de résister, et survivre, à un plantage, un piratage, une saisie ou le crash d’un ordinateur : ce qui a -souvent- le plus de valeur, ce n’est pas le matériel, mais les données qui y sont stockées.
Si le marché du disque est en crise, c’est à cause du téléchargement illégal de musique sur Internet : cette antienne, martelée depuis des années par les majors et les pouvoirs publics, mérite pourtant un plus ample examen. (...)
Les études réellement indépendantes des majors (Industry Canada, UFC-Que choisir, gouvernement néerlandais, Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE], Adami...) s’orientent toutes vers la même réponse : s’il y a un impact du P2P sur les ventes de disques, il est minime, voire légèrement… positif. En tout état de cause, aucune étude sérieuse n’a établi de relation de cause à effet entre le P2P et la crise du disque.
Le marché du DVD, à l’inverse, est florissant. Les ventes ont augmenté de 11 % durant les trois premiers trimestres de 2009, et celles des disques Blu-Ray de 156 % — on pourrait à loisir étudier le jeu vidéo, lui aussi aisément copiable et largement piraté, dont le chiffre d’affaires a augmenté (...).