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"Peu importe le sujet : ma plume était devenue aussi prolifique que tout terrain. En six années de collaboration avec « l’Agence », je leur ai pondu 595 articles. Cinq cent quatre vingt quinze. Près de deux par semaine, vacances comprises. Sur toutes les thématiques, certaines parfois dont je ne savais rien : énergie, politique internationale, nouvelles technologies, santé, économie – et j’en passe. Ce n’était pas du journalisme, évidemment. Mais hormis un court syndrome de l’imposteur, pas de problème de conscience : tant qu’on ne me demandait pas de nuire directement à quelqu’un, ou de faire l’apologie d’un criminel notoire... Il fallait bien gagner ma croûte. Et puis, si ce n’était pas moi, quelqu’un d’autre le ferait."
Une vidéo du virologue de la KULeuven Marc Van Ranst, s’exprimant sur la gestion médiatique des épidémies de grippes, a suscité énormément de réactions. Dans celle-ci, publiée il y a deux ans, il détaille les moyens mis en œuvre, alors qu’il était commissaire interministériel pour la gestion de crise pendant la pandémie de grippe porcine (H1N1) en 2009, pour occuper l’espace médiatique.
Certains observateurs y voient une démonstration de la façon dont les experts se servent des médias pour manipuler l’opinion publique. Est-ce vraiment le cas ?
C’est le Dictionnaire amoureux de la Résistance, de Gilles Perrault, qui sert de point de départ à cette rencontre. L’esprit de la Résistance peut-il encore nous être utile aujourd’hui ? Peut-on le voir à l’œuvre dans les mouvements des peuples actuels ?
Cette question qui leur est proposée, Alain Damasio, David Dufresne et Frédéric Lordon la débordent bien vite. Peut-on échapper à la société de contrôle ou doit-on la renverser ? Est-il possible de construire un archipel de dissidences qui résiste à la répression ? Le Grand soir n’est-il qu’un fossile d’une pensée politique ensevelie ?
Une rencontre proposée par Serge Quadruppani.
Enregistrée le 19 août 2019 avec la complicité du festival Les Écrits d’août et de l’Université populaire d’Eymoutiers.
Un exercice rare : «Libération» a demandé à 25 journalistes de faire l'autocritique de leur métier.
D'ici la fin de l'année, les missions et obligations de la RTBF seront redéfinies pour 5 ans dans son nouveau contrat de gestion. Celui-ci est négocié entre son Conseil d'Administration et le gouvernement. Différents lobbies tentent d’influer mais les usagers eux-mêmes, les auditeurs et téléspectateurs de la RTBF ne sont pourtant pas consultés ! C'est donc le moment de nous faire entendre nous aussi. Découvrez les 5 propositions de la plate-forme citoyenne Tout Autre Chose.
Les cinq propositions (en résumé) :
- Une RTBF sans publicité ni sponsoring
- Des émissions culturelles et socio-économiques à des heures attractives
- Une RTBF gérée par des citoyens, pas que des politiques
- Evaluer la qualité du contrat de gestion et l’appréciation de son application
- Externaliser la médiation et ses émissions
En savoir plus : https://www.toutautrechose.be/groupes/acrimed/5-propositions-pour-le-contrat-de-gestion
À croire que, pour certains tauliers médiatiques, la démocratie en Europe se réduirait à un seul choix : c’est oui ou c’est oui.
Il y a bien longtemps, vous-savez-qui a proposé que ceux qui se chargent des propagandes appliquent la technique du "gros mensonge" : rendre leurs mensonges tellement énormes, tellement flagrants qu’ils seraient acceptés car personne ne croirait qu’ils...
Par la présente, je souhaite transmettre mon encouragement à mes con-citoyens qui sont grévistes aujourd’hui, le seront peut-être demain, ou lors des prochaines actions annoncées par les syndicats.
Je souhaite également communiquer ma joie de voir que des citoyens se mobilisent - enfin - pour préserver des jours de repos, obtenir un meilleur financement des services publics et de la justice, empêcher une augmentation de la charge de travail.
Il ne m’est encore jamais arrivé de prendre la plume pour commenter l’actualité, mais, cette fois, la lecture de la presse et, plus encore, des commentaires qui l’accompagne me donne, plus que jamais, la nausée.
Notre intérêt est du côté des syndicatsC’en est trop, et il est temps, je pense, de l’affirmer : face à la férocité du système économique actuel, notre intérêt à nous, citoyen, est d’exiger une redistribution des richesses efficaces, promouvoir la sécurité sociale, encourager la culture, bénéficier d’une justice bienveillante et accorder une attention particulière à l’enseignement. Et ceux qui les défendent, malgré tous leurs défauts de fonctionnement, sont les syndicats.
Notre intérêt n’est pas de foncer, tête baissée, vers une économie qui ne nous apporte pas plus de bien-être - et dont 80% des profits sont accaparés par 20% des plus riches.
"La critique des syndicats et leur remise en cause ne sont pas neutres socialement, ne tiennent pas la route face aux faits et sont un vecteur de hausse des inégalités sociales. Elle montre aussi le déséquilibre du discours médiatique, celui-ci faisant le relais d’une vision plutôt qu’une autre, posant rarement la question des conséquences sociales."
Peut-il encore exister des journaux indépendants des pouvoirs financiers ? Ce n’est pas qu’une question de moyens, c’est avant tout une question politique. Aujourd’hui, des titres comme l’Humanité, la Croix, le Monde diplomatique, Politis, ou encore la Marseillaise (…), indépendants des entreprises du CAC 40, doivent démultiplier des trésors d’imagination pour vivre. Paradoxe, les quotidiens qui perçoivent le plus d’aides à la presse sont aussi ceux qui sont adossés aux milliardaires.
Pour Jean-Jacques Jespers, professeur de journalisme à l’ULB, médias et responsables politiques font régner l'émocratie, un néologisme pour signifier un système où les discours et les décisions sont dictés par l'émotion. Cette stratégie est exacerbée dans le contexte actuel de peur et de perte de repères.
"La grande question, c'est le positionnement de nos médias. À chaque nouvelle vidéo de menaces, les médias en font état et s'y attardent, alors que l'analyse de leur stratégie est très peu faite et surtout, on se laisse envahir par leurs images. Or, si l'on regarde les dernières images de nos voisins du sud de la Méditerranée, elles donnent à voir soit les réfugiés, soit Daech et rien d'autre. On ne voit rien de la culture arabe, des jeunes Arabes qui résistent, des activistes démocrates qui existent encore en Tunisie et en Égypte. On ne voit que la terreur et les réfugiés. Cela créé des polarisations et des clivages énormes. On n’aperçoit même plus nos voisins du Sud comme des êtres humains, on ne partage plus rien avec eux. On est complètement dominés par ces représentations qui peuvent, à terme, avoir des conséquences horribles." (...)
"[La] propagande [de Daech] est aussi très axée sur la théorie du complot. Il y a, selon eux, un complot mondial contre l'islam etc. Ils réactivent des blessures très réelles et très profondes infligées par les Européens. (...). Daech exploite très bien tout ça." (...)
"Dans les écoles, on n'explique pas ce qu'est le djihadisme, on n'explique pas non plus ce qu'est la grande culture arabo-musulmane, quels sont les liens entre les trois grands monothéismes, ce que l'Occident a appris des Arabes au niveau de la médecine, des mathématiques, de la philosophie, etc." (...)
"Alors qu'il y a des milliers de choses positives qui se passent encore dans ces pays, on donne la parole à Daech ! On leur donne un temps d'antenne complètement démesuré, et c'est tomber dans leur piège." (...)
Peut-être l’avez-vous remarqué si vous fréquentez les sites des médias dominants : nombre d’entre eux enjoignent leurs lecteurs de ne pas utiliser de logiciels bloqueurs de publicité et d’accepter de se farcir la tête des annonces dont ils polluent leurs pages d’informations. (...) Bien sûr, ces médias, si prompts à obéir aux désirs de leurs propriétaires, n’ont pas l’idée d’un discours critique sur la publicité. Celle-ci, pour l’essentiel, vise un objectif simple : faire acheter à ses cibles des objets ou des services dont elles n’ont pas nécessairement besoin. Du point de vue écologique, qui devrait prédominer aujourd’hui, pousser à la consommation matérielle est contraire à l’intérêt collectif : c’est vers la sobriété et renouer des liens humains authentiques qu’il nous faut au contraire aller.
Six mois après les attaques quasi-simultanées à Beyrouth et Paris, le débat sur les biais médiatiques est relancé par celles survenues en Belgique et au Pakistan. Et c'est une bonne chose.
«Oui, les médias sont biaisés, mais nous, leurs consommateurs, sommes aussi complices, en ce qu'ils ne fonctionnent plus seulement de la base au sommet en transmettant des informations à des lecteurs ou spectateurs inertes, renchérissait la journaliste Nesrine Malik. Nous déterminons beaucoup plus qu'avant l'agenda médiatique.» «"Pourquoi les médias n'ont pas couvert [insérez ici le nom du pays]?" semble en fait être un raccourci pour "Pourquoi cet article n'a pas été largement partagé dans mon flux Facebook?"», notait cyniquement sa consœur Emma Kelly.
Comment le « Petit Journal » maltraite l'actualité internationale - Acrimed | Action Critique Médias
« Rire ou ironiser à propos de certains événements internationaux ? Pourquoi pas. Mais dans ce cas précis, inutile de prétendre que l’on informe…
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Martin Weill et ses équipes sont, il est vrai, régulièrement confrontés à des situations difficiles, voire dangereuses, et ils n’hésitent pas à prendre des initiatives et des risques pour rapporter images et témoignages originaux, contrairement à certains experts qui glosent depuis les studios parisiens sur à peu près tous les sujets d’actualité internationale. Mais le « terrain » ne fait pas tout, et la séquence « information internationale » du « Petit Journal » est finalement à l’image de l’émission elle-même : absence de frontière claire entre information et divertissement (au détriment de la première), priorité accordée à la quantité et non à la qualité, recours (volontaire ou non) aux clichés, raccourcis et approximations, mise en récit et mise en scène destinées à valoriser le journaliste, etc. C’est ainsi que l’information elle-même est bien souvent reléguée au second plan, d’autant plus qu’elle est emportée par le flot des séquences que le « Petit Journal » enchaîne à un rythme toujours plus effréné. »
"Paradoxe : le fact-checking peut sembler utile dans une société fracturée où la vérité est éclatée entre différents camps. Mais il ne fonctionne réellement que dans une société apaisée qui a confiance en ses institutions."
"Coup sur coup, YouTube et Disney ont annoncé, mercredi 21 octobre, le lancement de services de vidéo à la demande illimitée par abonnement sur Internet."
"Vous avez aimé les aventures du petit Uber au pays des taxis ? Vous adorerez la saison 2, intitulée « YouTube et ses amis au pays des télés ». Attention, certaines scènes pourront choquer les âmes sensibles. Il y aura du sang et des larmes, sûrement un peu de sexe, mais aussi de la tendresse. Winnie l’Ourson et Blanche-Neige s’en chargeront."
"Joli sujet trollesque, s'il en est. A quoi sert réellement cet argent ? Quid de l'innovation (versus la rénovation) du secteur, alors que désormais tous les médias font de l'écrit, de l'audio, de la vidéo …. N'est-il pas temps de remettre à plat les conditions d'octroi de ces aides, notamment vis-à-vis des nouveaux entrants (les pure-players comme Médor, Apache, etc.) A quand un accélérateur de start-up focalisé à 100% sur des projets “médias”, qui mutualiserait les coûts de R&D que chacun des médias essaye tant bien que mal d'investir (voire pas du tout), plutôt que tirer chacun la couverture à soi et finalement ne pas/peu innover réellement ?
-> http://on.fb.me/1JvXYhC <- Participez à la conversation sur Facebook, avec, entre autres, Ricardo Gutiérrez (Secrétaire Général à l'European Federation of Journalists - EFJ) et Xavier Damman (fondateur de Storify) "
Commentaire Damien Van Achter