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"Alexis Tsipras s’est exprimé ce mercredi devant le Parlement européen. Voici les phrases à retenir de son discours.
1 - « Nulle part ces programmes n’ont été aussi durs et longs qu’ils ne l’ont été en Grèce. Mon pays est devenu un champ d’expérimentation de l’austérité. L’expérience a échoué : le chômage, la pauvreté, la marginalisation sociale ont explosé. »
2 - « Nous souhaitons un accord avec nos partenaires, mais un accord qui montre qu’il y a de la lumière au bout du tunnel. »
3 - « Je ne suis pas de ceux qui prétendent que tous les maux du pays sont à mettre sur le dos des étrangers. Si la Grèce est dans cette situation, c’est parce que, pendant des décennies, les gouvernements ont gouverné de façon clientéliste, sans contrôler la fraude fiscale. »
4 - « Ne laissons pas l’Union européenne se transformer en division de l’Europe. Nous voulons un compromis raisonnable pour éviter une rupture. »
5 - « Nous sommes déterminés, non pas à chercher l’affrontement avec l’Europe, mais à nous attaquer aux mentalités qui ont enfoncé la Grèce et la zone euro avec elle. »
6 - « Nous devons aboutir à une solution durable à la dette. Il ne doit pas y avoir de question taboue. Nous devons trouver une solution, aussi difficile soit-elle. »
7 - « Jusqu'à maintenant, les fonds européens ont été affectés au sauvetage des banques, ils ne sont jamais parvenus au peuple grec. »
8 - « Que les choses soient claires, les propositions du gouvernement grec pour financer ses obligations et restructurer sa dette ne visent pas à faire supporter ces charges par le contribuable européen. »
9 - « Si l’Europe n’est pas démocratique, elle aura beaucoup de mal à survivre aux moments difficiles que nous traversons. »
10 - « Le choix du peuple grec n’est pas le choix de la rupture avec l’Europe, mais celui du retour aux principes fondateurs : démocratie, solidarité, respect mutuel, égalité. »"
« Yanis Varoufakis est le ministre grec des Finances, professeur d'économie et membre du parti de gauche Syriza. Il s'est entretenu avec Harald Schumann et Elisa Simantke du Tagesspiegel. »
« Dans une tribune publiée par le «Financial Times», sept noms prestigieux plaident pour un abandon du sévère programme d'austérité imposé à Athènes. »
Une analyse de cette guerre d'usure, entre les pays de l'Eurozone, les institutions européennes et le gouvernement grec. Prenez le temps de la lire jusqu'au bout : on est loin des raccourcis et des slogans
via Isabelle Durant
Un portrait intéressant du ministre des finances grec.
Aux yeux de Christian Arnsperger, qui est loin d’être seul à être de cet avis, Yanis Varoufakis, bientôt âgé de 54 ans, est l’un des économistes « anti-néoclassiques » les plus brillants de sa génération. Grand connaisseur des méthodes mainstream qu’il maîtrise parfaitement et qu’il a enseignées des décennies durant en Angleterre, en Australie et à l’Université d’Athènes, il occupe depuis 2000 un poste de professeur en Grèce et y a mis sur pied l’un des diplômes de Doctorat les plus originaux d’Europe (nommé UADPhilEcon), combinant formation technique « standard » et ouverture à la critique épistémologique et politique de l’économie comme science sociale. Poussé à s’expatrier, comme tant d’autres de ses compatriotes, par la crise de 2008 et les ravages des politiques d’austérité, il est depuis 2013 professeur invité à l’Université d’Austin au Texas, où il collabore avec l’économiste James Galbraith, fils du grand John Kenneth Galbraith et critique farouche d’une « austérité néolibérale » qui, sur la base d’hypothèses économiques fallacieuses, engendre la pauvreté collective au prétexte illusoire de relancer des économies exsangues.
"Le 3 janvier, l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) concédait qu’une « erreur » avait conduit l’institution à sous-estimer l’impact négatif des mesures d’austérité qu’elle prône par ailleurs. Ce faisant, il apportait une caution inattendue à l’analyse que présente ici M. Alexis Tsipras, porte-parole de Syriza, la principale force de la gauche grecque."