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Daniel Bacquelaine (libéral MR) vient de publier une carte blanche dans le Soir du WE du 1er mai. Son titre : La gauche tourne le dos à la valeur travail. Selon lui, la gauche désigne le travail comme un fardeau alors qu'il est facteur d'émancipation. "Ce texte exige des réponses, tant il est pétri d'une vision dogmatique, étroite, économiciste, peu ouverte aux réalités vécues par beaucoup." Voici celle de Philippe Defeyt, économiste.
Grâce aux technologies et à l’amélioration du niveau de qualification des travailleurs, la productivité a été multipliée par 5 en 50 ans (1). Pour produire autant de richesse, il faut donc 5 fois moins d’heures de travail, tous secteurs confondus. Du jamais vu ! Mais qui a capté ces gains de productivité accrus : les entreprises, les actionnaires, l’Etat ou les travailleurs ?
"La critique des syndicats et leur remise en cause ne sont pas neutres socialement, ne tiennent pas la route face aux faits et sont un vecteur de hausse des inégalités sociales. Elle montre aussi le déséquilibre du discours médiatique, celui-ci faisant le relais d’une vision plutôt qu’une autre, posant rarement la question des conséquences sociales."
Après les taxis, Uber s’attaque à la livraison de repas à domicile. UberEats vient de se lancer en France, où les applications numériques de livraisons sont déjà nombreuses. La finalité, elle, reste la même. Transformer les salariés en autoentrepreneurs pour ne plus verser de cotisations patronales.
« Nous sommes revenus en 1909, quand le Code du travail n’existait pas encore, enrage Jérôme Pimot. Beaucoup ont oublié qu’il a été créé pour protéger les travailleurs après la catastrophe de Courrières. Veut-on en revenir à cette période ? » Il martèle à qui veut l’entendre que le phénomène n’est pas isolé. On est face à un choix de société, incarné par la place de la République. « D’un côté, il y a la Nuit debout et l’envie de construire un monde solidaire et juste, et, de l’autre, c’est le retour de Germinal drapé derrière la révolution numérique. Que voulons-nous choisir ? »
Dans un futur proche, la population est séparée en deux par un mur. D’un côté, la Zone, avec les 80 % de chômeurs, de l’autre, la Ville et les 20 % d’actifs.
"C’est un journal qui arbore fièrement son « Prix Google/Sciences Po de l’innovation en journalisme 2014 », mais qui ne risque pas de gagner le prix de l’excellence sociale. Ijsberg, média web (français), propose à ses lecteurs de prendre leur temps pour lire de longs reportages « calmement ». Du calme et de la patience, il en faut manifestement aussi pour les pigistes qui y travaillent : salaires payés très en retard (quand il sont payés), publication des mois après réception de l’article, paiement des piges sur factures (plutôt qu’avec des fiches de paie), etc.
Emballés par la promesse, vendue par les fondateurs, d’un média qui se voulait novateur, faisant large place à des sujets non traités ailleurs et ouvert à la collaboration de journalistes débutants, certains pigistes d’Ijsberg ont payé cette ouverture au prix de conditions de travail déplorables. Aujourd’hui, ils mènent campagne pour faire valoir leurs droits."
Au sein de la hiérarchie hospitalière, le métier d'aide-soignant(e) a vu le jour dans le processus de relégation des tâches les plus pénibles. Dans les services gériatriques, la gestion des excréments humains gouverne les relations de travail. L'Observatoire belge des inégalités vous propose une enquête réalisée in situ par une aide-soignante en activité.
Paradoxalement, lorsque la hiérarchie et les dispositifs censés construire de la « bientraitance » ne sont plus présents comme les dimanches, le soir ou la nuit, la créativité des aides-soignantes se déploie. Des complicités avec des patients s’observent pendant ces moments « désinstitutionalisés ». Les aides-soignantes s’accordent alors le droit d’écouter un air de musique tout en dansant au beau milieu du couloir, elles invitent le patient dément pris de chagrin à venir s’installer près d’elles ou encore ne s’affolent pas face à un vieillard désorienté qui a oublié de s’habiller. Ces histoires ne se retrouvent pas dans les manuels de la profession. Elles auront plutôt tendance à choquer ceux qui n’ont pas confiance dans la « capacité de penser » des aides-soignantes. Or ce dont elles témoignent en ces moments, c’est de leur capacité à préserver des rapports remplis de dignité.
Lorsque les aides-soignantes sont en corps à corps avec les patients souffrants, elles développent des savoirs qui leur sont propres : une ’éthique en acte’ que les médecins ne peuvent développer derrière leurs bureaux, analyses biologiques et autres chiffres rationnels. Ces travailleuses pourraient alimenter les réflexions éthiques faites autour des patients (notamment celles qui concernent la mort et la vie) mais par le mécanisme de relégation sociale, l’institution les pousse à rester muettes (elles ne sont par exemple jamais conviées aux réunions multidisciplinaires). Une meilleure reconnaissance de ces savoirs ’d’expérience’ construits dans le terrain de travail permettrait alors la construction d’autres mondes...
Les risques psychosociaux ont été instrumentalisés et ont masqué l’enjeu politique des conflits en entreprise, selon la psychologue du travail Lise Gaignard.
« […] On utilise le psychologue pour faire du contrôle social, pour adapter les humains à des contextes hostiles ! »
Les dirigeants de PME peuvent aussi être victimes de mobbing, un phénomène appelé «bossing». Face aux résistances, moqueries répétées ou consignes ignorées par les subordonnés, cadres et patrons se trouvent souvent démunis.
"Épuisement de la croissance économique, enjeux écologiques, meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle : autant de raisons qui vont amener les sociétés à moins travailler."
"D’ici 2025, 3 millions d’emplois touchant tout autant les classes moyennes, les emplois d’encadrement et les professions libérales que les métiers manuels pourraient avoir disparu en France, selon une étude de Roland Berger commandée par le Journal du Dimanche (JDD). Une transformation immense, qui annonce une nouvelle explosion d’insolvabilité généralisée, bien pire que celle de 2008, s’inquiète Bernard Stiegler dans son nouveau livre La société automatique - l’Avenir du travail."
"Face aux nouvelles normes de travail, de moins en moins stables, certains inventent des relations à l’emploi différentes, dans une recherche d’autonomie qui valorise l’individu. Le sociologue Patrick Cingolani décode ces modes de vie alternatifs."
Patrick Cingolani, Révolution précaire : essai sur l'avenir de l'émancipation, La Découverte, 2015
Un jeune manager témoigne : « L’un de mes chefs m’a dit : “Si tu veux progresser chez nous, il y a deux options : soit tu prends un cheval — par exemple un partner qui te met sur des projets —, tu montes la pente sur son dos et tu le balances quand tu es arrivé au sommet ; soit tu es sympa avec tout le monde, comme ça personne ne dit du mal de toi et tu progresses tranquillement.” Il m’a quand même dit que la première option marchait mieux que la deuxième. Moi, je fais les deux. »
Trois blogueurs de mode norvégiens ont vécu la vie d'ouvriers du textile au Cambodge durant un mois, suivis par les caméras. Le verdict est sans appel : "What kinf of life is this ? "
- Ne ruinez pas votre sommeil
- Préservez vos yeux
- Si possible, n’ouvrez votre boite de réception que 3 fois par jour
- Pensez à votre dos
- Apprenez à utiliser votre smartphone