"Without us noticing, we are entering the postcapitalist era. At the heart of further change to come is information technology, new ways of working and the sharing economy. The old ways will take a long while to disappear, but it’s time to be utopian"
Figure intellectuelle de la construction européenne, l'influent philosophe Jürgen Habermas, 86 ans, s'exprime peu sur l'actualité politique. Ses mots, dans le quotidien britannique "The Guardian" ce jeudi, n'en résonnent qu'avec plus de force. "Je crains que le gouvernement allemand, incluant sa branche social-démocrate, n'ait dilapidé en l'espace d'une nuit tout le capital politique qu'une Allemagne meilleure avait accumulé depuis un demi-siècle", déplore le penseur, élève de Theodor Adorno et figure des révoltes étudiantes en Allemagne à la fin des années 1960. Les précédents gouvernements allemands, note-t-il, avaient démontré "une plus grande sensibilité politique et une mentalité post-nationale". "Forcer le gouvernement grec à donner son accord à un fonds de privatisation, économiquement discutable et éminemment symbolique, ne peut être compris que sous l'angle d'un châtiment décrété contre un gouvernement de gauche", a analysé le philosophe, qui avait déjà critiqué la politique d'Angela Merkel par le passé.
Commentaire/trad : Bertrand Wert
"Le nouveau "plan d'aide" endettera encore davantage la Grèce sans lui permettre de réellement sortir de l'ornière. Il n'a pour fonction que de "couvrir" les non-dits sur la dette des dirigeants européens."
"The prospective EU-US trade deal TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) could be the world's biggest such treaty. While there are disagreements and divergences, in many areas of the negotiations the European Commission is singing from the corporate hymn-sheet. The revolving door between the public and private sectors is helping to grease the wheels of the TTIP corporate lobby. Some of the EU's most senior decision-makers and officials, alongside those from the member state levels, spin through the revolving door into corporate advisor roles; others go in the other direction, from corporate jobs into the public sector. These revolving door cases cover some of the biggest EU corporate lobby sectors, including telecoms and IT issues; food and agriculture; finance; investor-state dispute settlement; pharmaceuticals; regulatory cooperation; and others. This phenomenon creates great potential for conflicts of interest, and demonstrates the synergies between business interests and the European Commission, the UK government, and others when it comes to TTIP and trade negotiations."
"Les dirigeants de la zone euro ont imposé un accord aux conditions encore plus dures, presque punitif, aux Grecs. Mais la défaite d'Alexis Tsipras résonne comme une défaite pour toute la zone euro."
" Les institutions européennes viennent, à l'instigation notamment du gouvernement allemand, de s'acharner pendant de longs mois sur le gouvernement grec d'Alexis Tsipras, accusé de ne pas vouloir respecter les règles communes et les accords passés.
Il existe pourtant en Europe, un autre délinquant qui ne respecte pas lui non plus ces règles : il s'agit de l'Allemagne. "
"Cinq économistes de renom, dont Thomas Piketty, Jeffrey Sachs et Dani Rodrik, avertissent la chancelière allemande : " l’Histoire se souviendra de vous pour vos actions de cette semaine. " Cette lettre ouverte a été initiée par l’ONG Avaaz et a été jointe à une pétition signée par plus d’un demi-million d’Européens, exigeant la fin du programme d’austérité grec."
Paul Krugman dans le New-York Times : "Suppose you consider Tsipras an incompetent twerp. Suppose you dearly want to see Syriza out of power. Suppose, even, that you welcome the prospect of pushing those annoying Greeks out of the euro.
Even if all of that is true, this Eurogroup list of demands is madness. The trending hashtag #ThisIsACoup is exactly right. This goes beyond harsh into pure vindictiveness, complete destruction of national sovereignty, and no hope of relief. It is, presumably, meant to be an offer Greece can’t accept; but even so, it’s a grotesque betrayal of everything the European project was supposed to stand for. "
En français : http://www.courrierinternational.com/dessin/crise-grecque-les-propositions-de-leurogroupe-sont-bel-et-bien-un-coup-detat
"Les politiques de lutte contre la pauvreté en Belgique sont en totale contradiction avec la réalité de la pauvreté, et même avec les valeurs de démocratie et d’égalité. Ces politiques renvoient la responsabilité de la pauvreté aux pauvres eux-mêmes, alors qu'elle est en réalité un problème structurel de répartition des richesses. De plus, la pauvreté est présentée comme un problème d’estime de soi et non comme un état de privation matérielle. Ainsi, l'objectif affiché des politiques de lutte contre la pauvreté est le « respect des pauvres » et non la lutte contre les inégalités économiques."
"L’Allemagne doit en réalité à l’Union européenne une somme largement plus importante que la dette grecque. [...] Si l’on s’en tient à la dernière décennie, [les] coûts collatéraux cachés – ces « externalités négatives », disent les économistes – liés à l’industrie chimique [allemande] ont donc vraisemblablement coûté au moins 1 570 milliards d’euros à l’économie européenne. Sur cette même décennie, la dette grecque est passée de 195 milliards à 320 milliards d’euros, soit un accroissement de 125 milliards d’euros. Plus de dix fois moins que les externalités négatives des chimistes sur la même période, et certainement beaucoup, beaucoup moins que celles des géants allemands du secteur."
"Souvent justifiée par la chute des ventes de disques, la hausse des cachets flambe pendant un été festivalier qui ne cesse de s'allonger. Plongée dans une économie tourmentée et un marché du concert qui continue de s'affoler."
"Une économie tourmentée"? peut-être pour les artistes, pas pour les majors ou l'industrie du divertissement au sens large.
"Le crescendo d’amertume et de querelles en Europe pourrait faire croire aux étrangers à une sorte de fin de partie plutôt amer entre la Grèce et ses créanciers. En réalité, explique Joseph Stiglitz dans un article paru sur Project Syndicate, les dirigeants européens commencent juste à révéler la vraie nature de la controverse sur la dette actuelle, et la réponse n’a rien de plaisant : il s’agit bien plus de pouvoir et de démocratie que d’argent et d’économie."
"Foreign debt is no excuse to derogate from or violate human rights or to cause retrogression in contravention of articles 2 and 5 of the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights.
In 2013, the Independent Expert on foreign debt and human rights stated that the policy austerity measures adopted to secure additional financing from the International Monetary Fund, the European Commission and the European Central Bank had pushed the Greek economy into recession and generally undermined the enjoyment of human rights, particularly economic, social and cultural rights.
This is the moment for the international community to demonstrate solidarity with the people of Greece, to respect their democratic will as expressed in a referendum, to proactively help them out of this financial crisis, which finds a major cause in the financial meltdown of 2007-08, for which Greece bears no responsibility.
Indeed, democracy means self-determination, and self-determination often calls for referenda – also in Greece."
"Quels sont donc les objectifs de l’Europe car pour le moment, tout ce que fait l’Europe pointe dans une seule direction. L’Allemagne veut forcer la Grèce à sortir de l’euro et de l’Europe. L’Allemagne y gagnerait et préserverait ses finances, son argent et sa puissance au détriment de tous les autres pays européens. L’Allemagne prendrait dès lors la tête de l’Europe et exercerait un pouvoir sans partage et nous devrions tous suivre.
Et c’est exactement ce risque que Thomas Piketty a dénoncé dans son intervention "
"Après les écoutes politiques, l’espionnage économique. Les nouveaux documents publiés par WikiLeaks, en partenariat avec Libération et Mediapart, dévoilent l’ampleur des opérations menées par les services de renseignement américains contre les intérêts français. Cinq rapports de synthèse de l’Agence nationale de sécurité (NSA) montrent que des responsables et diplomates ont été espionnés "
"Que cherchent les créanciers de la Grèce, qui n’arrêtent pas de modifier les règles du jeu des négociations ?", interroge Paul Krugman sur son blog du New York Times. L’économiste américain s’inquiète aussi d’un renforcement de l’austérité dont la Grèce n’a pas besoin.
« Malgré l’ingérence et la pression des dirigeants de l’Union Européenne, le peuple grec a décidé de prendre courageusement son destin en main et d’en finir avec les politiques d’austérité qui ont plongé le pays dans la misère et la récession. Dans les pays victimes de la Troïka, mais aussi dans de nombreux autres pays européens, cette victoire est perçue comme un formidable encouragement à lutter pour mettre un terme à des politiques profitables aux marchés financiers et désastreuses pour les populations. »
Compte rendu de la première audition organisée par la Présidente du parlement grec et la Commission pour la vérité sur la dette grecque
« « La Crise espagnole » est un résumé en images des cinq dernières années en Espagne : chômage, manifestations, répression policière, expulsions de familles endettées, coupes dans les aides sociales... Les photographies d’Olmo Calvo (1) sont une somme sur les conséquences de la crise, un échantillon des souffrances et des luttes d’une grande partie de la population espagnole. »