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Le gouvernement d’Olaf Scholz s’est accordé mercredi sur un cadre de légalisation du cannabis à usage récréatif pour adultes qui ferait de l’Allemagne l’un des pays les plus libéraux d’Europe, sous réserve toutefois de l’aval européen.
La production et le commerce du cannabis seront placés sous « contrôle public » ainsi que l’achat et la possession « d’une quantité maximum de 20 jusqu’à 30 grammes » seront autorisés pour la consommation personnelle, a détaillé le ministre de la Santé Karl Lauterbach lors d’une conférence de presse. (…)
Le ministre a justifié cette réforme par la volonté d' »obtenir une meilleure protection des enfants et des jeunes« , jugeant la politique actuelle inefficace, dans un contexte d’augmentation de la consommation de cannabis.(…)
Dans le détail, le document adopté mercredi prévoit « un contrôle public de la chaîne d’approvisionnement » en cannabis avec l’objectif de « garantir la protection sanitaire et d’enrayer la criminalité organisée ainsi que le marché noir« . Il organise « la production, la livraison et le commerce de cannabis récréatif dans un cadre de licences contrôlées par l’Etat« . Il autorise aussi la culture de trois pieds de cannabis par adulte pour un usage personnel.
Sa vente sera « strictement contrôlée« , les vendeurs n’auront pas le droit de faire de la publicité et l’emballage devra informer des risques et rester « neutre« . « Nous ne voulons pas faire les mêmes erreurs qu’avec l’alcool ou le tabac (…) ».
Les néonazis allemands, qui se répandent sur Internet, maîtrisent mal la syntaxe. Un paradoxe pour ceux qui se vivent comme les derniers défenseurs de la culture germanique. Un petit groupe d’activistes le leur rappelle, en les corrigeant avec ironie.
"En Allemagne aussi, des forces progressistes s’élèvent contre le sort qui est fait à la Grèce. Cela change des discours qui sèment la confusion et nous détournent du vrai responsable : le capitalisme financier et sa voracité sans limite (dont les actionnaires allemands mais aussi français en sont les principaux acteurs). A écouter et à partager!"
Discours de la députée Allemande Sarah Wagenknecht (Die Linke) au Bundestag sur l'adoption de l'accord européen avec la Grèce le 17 juillet 2015.
"[...] Le ministre des infrastructures grec, Christos Spirtzis : « l’État grec doit vendre les 14 aéroports qui rapportent et les 30 autres aéroports qui ne font aucun profit doivent rester à sa charge. C’est un modèle qui ressemble à l’état des choses dans une colonie, pas dans un état membre de l’Union européenne ». [...]
[...] S’agît-il vraiment d’une privatisation ? La société anonyme Fraport est une firme allemande mais surtout la majorité de ses parts est détenue par la ville de Francfort et la région de Hesse.
Prof. Rudolf Hickel de l’Université de Brême : « Ce qui va se produire est un changement de propriétaire - ce qui était propriété de l’Etat grec va pour ainsi dire devenir propriété de l’État allemand. Et à la fin, ce qui compte, c’est que les profits qui seront réalisés dans ces 14 aéroports financeront les services publics allemands ».
Et que deviendra le petit milliard récolté pour la vente ? Il servira à rembourser la dette. "
Source : http://seenthis.net/messages/392769
Figure intellectuelle de la construction européenne, l'influent philosophe Jürgen Habermas, 86 ans, s'exprime peu sur l'actualité politique. Ses mots, dans le quotidien britannique "The Guardian" ce jeudi, n'en résonnent qu'avec plus de force. "Je crains que le gouvernement allemand, incluant sa branche social-démocrate, n'ait dilapidé en l'espace d'une nuit tout le capital politique qu'une Allemagne meilleure avait accumulé depuis un demi-siècle", déplore le penseur, élève de Theodor Adorno et figure des révoltes étudiantes en Allemagne à la fin des années 1960. Les précédents gouvernements allemands, note-t-il, avaient démontré "une plus grande sensibilité politique et une mentalité post-nationale". "Forcer le gouvernement grec à donner son accord à un fonds de privatisation, économiquement discutable et éminemment symbolique, ne peut être compris que sous l'angle d'un châtiment décrété contre un gouvernement de gauche", a analysé le philosophe, qui avait déjà critiqué la politique d'Angela Merkel par le passé.
Commentaire/trad : Bertrand Wert
" Les institutions européennes viennent, à l'instigation notamment du gouvernement allemand, de s'acharner pendant de longs mois sur le gouvernement grec d'Alexis Tsipras, accusé de ne pas vouloir respecter les règles communes et les accords passés.
Il existe pourtant en Europe, un autre délinquant qui ne respecte pas lui non plus ces règles : il s'agit de l'Allemagne. "
"L’Allemagne doit en réalité à l’Union européenne une somme largement plus importante que la dette grecque. [...] Si l’on s’en tient à la dernière décennie, [les] coûts collatéraux cachés – ces « externalités négatives », disent les économistes – liés à l’industrie chimique [allemande] ont donc vraisemblablement coûté au moins 1 570 milliards d’euros à l’économie européenne. Sur cette même décennie, la dette grecque est passée de 195 milliards à 320 milliards d’euros, soit un accroissement de 125 milliards d’euros. Plus de dix fois moins que les externalités négatives des chimistes sur la même période, et certainement beaucoup, beaucoup moins que celles des géants allemands du secteur."
" Madame Sahra Wagenknecht, une femme politique allemande courageuse, qui dénonce la source de tous nos problèmes, au Bundestag (parlement allemand - Mars 2015). Elle ne fait pas partie de la majorité au gouvernement, mais elle a un courage féroce face au vrais problèmes de nos sociétés, Allemande, Grec, Belge et Européenne. C'est bien triste, que la majorité est aveuglée par le dieu argent."
"Le 3 janvier, l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) concédait qu’une « erreur » avait conduit l’institution à sous-estimer l’impact négatif des mesures d’austérité qu’elle prône par ailleurs. Ce faisant, il apportait une caution inattendue à l’analyse que présente ici M. Alexis Tsipras, porte-parole de Syriza, la principale force de la gauche grecque."
Pour plaider leur cause, la légalisation de la consommation de cannabis en Allemagne, les membres de l'association DeutscherHanfverband ont voulu frapper les esprits. Ils ont réalisés trois clips, diffusés sur Internet et dans certains cinémas du pays, pour montrer que la prohibition actuelle n'est pas viable et encourage l'insécurité.
L'espérance de vie des petits revenus outre-Rhin est passée de 77,5 ans en 2001 à 75,5 ans en 2010. Et c'est bien pire dans les anciens länder d'Allemagne de l'Est, où elle a chuté de 77,9 ans à 74,1 ans.
L’Allemagne, sa compétitivité, sa flexibilité, sa capacité à réformer son marché du travail… Et ses femmes que l’on rend dépendantes économiquement à vie de leurs maris, renvoyées, de fait, au foyer. Car une Allemande sur deux travaille à temps partiel, dont 4,5 millions dans le cadre d’un « minijob » : ces boulots payés moins de 450 euros, qui n’ouvrent aucun droit ou presque. Un divorce, un mari au chômage ou décédé, et c’est la pauvreté. Le modèle allemand, un modèle d’avenir ?
Cfr Etablissement de Torgau, où les jeunes étaient contraints au travail forcé (1949-1990). Envoqué dans le film "Barbara" de de Christian Petzold (2012).