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En bref (Seb Sauvage) : "Sans grande surprise: HADOPI a été bénéfique aux artistes qui touchent déjà beaucoup d'argent, et mauvais pour les artistes moins connus: Les ventes des artistes moins connus ont BAISSÉ. Celles des artistes les plus connus ont augmenté. C'est donc mauvais pour la diversité culturelle, mais très bon pour les industriels de la culture qui sont là pour nous vendre leur locomotives. "
Il y a 15 ans, on avait l'impression que les batailles autour du droit d'auteur étaient les plus importantes. Elles continuent à l'être : c'est essentiel de permettre aux individus d'être créatifs, de permettre aux communautés de toucher, de sentir, et de participer à l'élaboration du contexte culturel dans lequel elles évoluent. Mais aujourd'hui, la démocratie fait face à une menace tellement profonde qu'il est difficile de maintenir la même attention au sujet des droits d'auteur à l'ère numérique. (...)
Aujourd'hui, Facebook et Google accumulent tellement de données sur nous et peuvent effectuer tellement d'expériences sur les individus que le débat autour de la vie privée et du marketing comportemental me semble immensément plus urgent.
Par ailleurs, il existe à présent, via Spotify ou Netflix, de nouveaux moyens de monétiser des oeuvres culturelles. Cela devient ridicule de dire qu'il faut protéger plus efficacement le droit d'auteur. La création vidéo connaît un véritable âge d'or, sans aucune de ces protections ! C'est ce que les défenseurs des communs culturels disent depuis le début : si les entreprises parviennent à mettre en place des systèmes d'abonnements relativement simples et abordables, les gens payeront, et seront ravis de le faire ! Et il n'y a jamais eu autant de créativité, de variété, et de marchés de niche pour la vidéo ou la musique qu'aujourd'hui.
12 septembre 2018 - Le Parlement européen vient d'adopter la directive droit d'auteur, qu'il avait pourtant repoussée une première fois cet été. En ayant fait adopter cette directive, les industries culturelles et de la presse réclament les miettes de l'économie de la surveillance de masse. Plutôt que de combattre cette capitulation devant les GAFAM, le gouvernement français l'a vigoureusement encouragée.
Il est indéniable que Google tire profit de ces fréquentations. Même si la page en question ne comporte aucune publicité, les visiteurs s’habituent à vivre dans la bulle américaine. Par ricochet, Google amplifie ses fréquentations sur l’ensemble de ses services, en capacité de maximiser ses revenus publicitaires. « Business as usual ».
Néanmoins, la logique montre ses limites. Que dirait-on si le Musée du Louvre demandait une rente à la RATP, au motif que la régie de transport engrange chaque année des revenus avec des millions de visiteurs drainés devant des œuvres d’art ? Allons plus loin : demandons aussi aux fournisseurs d’accès voire d’électricité de subvenir à une presse en mal de subsides puisque des octets et de l’énergie sont vendus sur le dos des pauvres journalistes…
Les géants ont été dépeints comme des voleurs, des profiteurs, mais personne ne s’est souvenu de l’utilité de l’indexation et ses retombées. Oui, les moteurs profitent d’une fréquentation accrue dans leur environnement grâce à la presse, mais celle-ci doit bien en profiter, non ? Si tel n’était pas le cas, la solution est là, sans directive, ni loi ni décret : que les mécontents activent les bonnes options du fichier Robots.txt à la racine de leur site pour couper les ponts avec Google, Qwant ou Bing. Fin de la spoliation.
La conclusion de cette étude : à l’exception des blockbusters récents, il n’y a aucune preuve soutenant l’idée que la violation des droits d’auteurs en ligne réduit les ventes. Même si ce résultat n’est pas unique et ne fait que confirmer de précédentes études, il engendre une question :
Pourquoi la Commission, après avoir dépensé tant d’argent, a-t-elle choisit de ne pas publier cette étude et de la cacher pendant presque deux ans ?
"Nous avons réellement besoin d’un droit de citation audiovisuelle pour protéger la liberté d’expression"
"Ça ressemble à une blague : à Bruxelles, au musée Magritte, mais aussi à celui de la Fin de Siècle ou au Palais des beaux-arts, sortir un crayon est motif d'expulsion."
Idem au BAM de Mons : https://liens.effingo.be/?7CyCnw
"Le Journal d'Anne Frank ne tombera pas dans le domaine public au 1er janvier 2016 comme le voudrait le droit de la propriété intellectuelle en France..."
Voir également :
Je ne partage pas son analyse sauf peut-être sa réponse à la dernière question : "Le problème c’est qu’entre le film et le consommateur, il y a de nouveau quelqu’un qui gagne de l’argent, et c’est lui le vrai pirate."
Pas sûr qu'un cinéaste ou une entreprise qui gère les droits des artistes à succès soient plus objectifs ou en meilleure position pour défendre l'intérêt général.
Pas sûr non plus qu'ils aient cherché comprendre sa proposition de loi, expliquée ici : https://juliareda.eu/le-rapport-reda-explique/
"rebondissement d’une vieille histoire de la SABAM. En 2005, elle a tout simplement prélevé 7 millions d’euros dans le jackpot de 12,7 millions de droits non attribuables pour alimenter le fonds de pension " de ceux parmi ses administrateurs qui ont droit à l’éméritat ", comme le dit joliment L’Echo"
"La Société belge des auteurs, compositeurs et éditeurs Sabam n'apprécie pas que les internautes partagent sur leurs propres sites web les oeuvres de son répertoire qui sont disponibles sur YouTube, rapporte De Morgen jeudi. Cette pratique est pourtant légale."
Cera Interactive, agence de webmarketing / webdev reprend pour compte une image sous licence Creative Commons sans créditer son auteure. Lorsque celle-ci leur signale, plutôt que de voir créditer son nom, l'agence plagie sa création... Et s'en défend...
Le droit d’auteur ne fait pas vivre les artistes.
La principale société de gestion de droit d’auteur en France admet implicitement cette vérité dérangeante. Chaque année, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) publie un rapport sur ses activités. En 2012, une élégante infographie nous apprend que, parmi les 144 000 sociétaires, seuls 2 600 gagnent à peu près le smic en droits d’auteurs (plus de 15 000 euros par an).
La Sacem dispose pourtant de ressources importantes : 834,4 millions d’euros pour l’année 2013, soit de quoi financer près de 50 000 artistes au taux du smic. Est-ce à dire que le système de répartition par droit d’auteur ne profite qu’à une (très) petite minorité ?