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"Quels effets ont concrètement les plans d’austérité sur le quotidien des Grecs ? Illustration avec une famille grecque pas si fictive."
"En Allemagne aussi, des forces progressistes s’élèvent contre le sort qui est fait à la Grèce. Cela change des discours qui sèment la confusion et nous détournent du vrai responsable : le capitalisme financier et sa voracité sans limite (dont les actionnaires allemands mais aussi français en sont les principaux acteurs). A écouter et à partager!"
Discours de la députée Allemande Sarah Wagenknecht (Die Linke) au Bundestag sur l'adoption de l'accord européen avec la Grèce le 17 juillet 2015.
"[...] Le ministre des infrastructures grec, Christos Spirtzis : « l’État grec doit vendre les 14 aéroports qui rapportent et les 30 autres aéroports qui ne font aucun profit doivent rester à sa charge. C’est un modèle qui ressemble à l’état des choses dans une colonie, pas dans un état membre de l’Union européenne ». [...]
[...] S’agît-il vraiment d’une privatisation ? La société anonyme Fraport est une firme allemande mais surtout la majorité de ses parts est détenue par la ville de Francfort et la région de Hesse.
Prof. Rudolf Hickel de l’Université de Brême : « Ce qui va se produire est un changement de propriétaire - ce qui était propriété de l’Etat grec va pour ainsi dire devenir propriété de l’État allemand. Et à la fin, ce qui compte, c’est que les profits qui seront réalisés dans ces 14 aéroports financeront les services publics allemands ».
Et que deviendra le petit milliard récolté pour la vente ? Il servira à rembourser la dette. "
Source : http://seenthis.net/messages/392769
" Les facultés de médecine et Médecins du Monde expriment leur inquiétude auprès de Charles Michel et Maggie De Block : n’abandonnez pas le système de santé grec !
De nombreuses personnalités sont signataires de cette carte blanche, parue dans le Soir et la Libre Belgique du vendredi 17 juillet 2015, dont le Dr Michel Roland, médecin à la retraite en maison médicale bruxelloise et actuel président de Médecins du Monde."
"Why is Greece chastised for reckless borrowing while the financial institutions that profited for years seem to get off scot-free?"
"Pour votre copain, les Grecs sont responsables de ce qui leur arrive et n'ont pas fait grand chose pour l'éviter. Voici une quinzaine d'arguments à lui rétorquer."
Figure intellectuelle de la construction européenne, l'influent philosophe Jürgen Habermas, 86 ans, s'exprime peu sur l'actualité politique. Ses mots, dans le quotidien britannique "The Guardian" ce jeudi, n'en résonnent qu'avec plus de force. "Je crains que le gouvernement allemand, incluant sa branche social-démocrate, n'ait dilapidé en l'espace d'une nuit tout le capital politique qu'une Allemagne meilleure avait accumulé depuis un demi-siècle", déplore le penseur, élève de Theodor Adorno et figure des révoltes étudiantes en Allemagne à la fin des années 1960. Les précédents gouvernements allemands, note-t-il, avaient démontré "une plus grande sensibilité politique et une mentalité post-nationale". "Forcer le gouvernement grec à donner son accord à un fonds de privatisation, économiquement discutable et éminemment symbolique, ne peut être compris que sous l'angle d'un châtiment décrété contre un gouvernement de gauche", a analysé le philosophe, qui avait déjà critiqué la politique d'Angela Merkel par le passé.
Commentaire/trad : Bertrand Wert
"Le nouveau "plan d'aide" endettera encore davantage la Grèce sans lui permettre de réellement sortir de l'ornière. Il n'a pour fonction que de "couvrir" les non-dits sur la dette des dirigeants européens."
"Dans ce document, le Fonds assure pourtant que la dette grecque est « totalement non viable » [...] Elle ne peut être viable qu’« avec des mesures d’allégement », ce que le premier ministre Alexis Tsipras a demandé, mais que l’Allemagne a refusé."
"Les dirigeants de la zone euro ont imposé un accord aux conditions encore plus dures, presque punitif, aux Grecs. Mais la défaite d'Alexis Tsipras résonne comme une défaite pour toute la zone euro."
"Cinq économistes de renom, dont Thomas Piketty, Jeffrey Sachs et Dani Rodrik, avertissent la chancelière allemande : " l’Histoire se souviendra de vous pour vos actions de cette semaine. " Cette lettre ouverte a été initiée par l’ONG Avaaz et a été jointe à une pétition signée par plus d’un demi-million d’Européens, exigeant la fin du programme d’austérité grec."
Paul Krugman dans le New-York Times : "Suppose you consider Tsipras an incompetent twerp. Suppose you dearly want to see Syriza out of power. Suppose, even, that you welcome the prospect of pushing those annoying Greeks out of the euro.
Even if all of that is true, this Eurogroup list of demands is madness. The trending hashtag #ThisIsACoup is exactly right. This goes beyond harsh into pure vindictiveness, complete destruction of national sovereignty, and no hope of relief. It is, presumably, meant to be an offer Greece can’t accept; but even so, it’s a grotesque betrayal of everything the European project was supposed to stand for. "
En français : http://www.courrierinternational.com/dessin/crise-grecque-les-propositions-de-leurogroupe-sont-bel-et-bien-un-coup-detat
"Alexis Tsipras s’est exprimé ce mercredi devant le Parlement européen. Voici les phrases à retenir de son discours.
1 - « Nulle part ces programmes n’ont été aussi durs et longs qu’ils ne l’ont été en Grèce. Mon pays est devenu un champ d’expérimentation de l’austérité. L’expérience a échoué : le chômage, la pauvreté, la marginalisation sociale ont explosé. »
2 - « Nous souhaitons un accord avec nos partenaires, mais un accord qui montre qu’il y a de la lumière au bout du tunnel. »
3 - « Je ne suis pas de ceux qui prétendent que tous les maux du pays sont à mettre sur le dos des étrangers. Si la Grèce est dans cette situation, c’est parce que, pendant des décennies, les gouvernements ont gouverné de façon clientéliste, sans contrôler la fraude fiscale. »
4 - « Ne laissons pas l’Union européenne se transformer en division de l’Europe. Nous voulons un compromis raisonnable pour éviter une rupture. »
5 - « Nous sommes déterminés, non pas à chercher l’affrontement avec l’Europe, mais à nous attaquer aux mentalités qui ont enfoncé la Grèce et la zone euro avec elle. »
6 - « Nous devons aboutir à une solution durable à la dette. Il ne doit pas y avoir de question taboue. Nous devons trouver une solution, aussi difficile soit-elle. »
7 - « Jusqu'à maintenant, les fonds européens ont été affectés au sauvetage des banques, ils ne sont jamais parvenus au peuple grec. »
8 - « Que les choses soient claires, les propositions du gouvernement grec pour financer ses obligations et restructurer sa dette ne visent pas à faire supporter ces charges par le contribuable européen. »
9 - « Si l’Europe n’est pas démocratique, elle aura beaucoup de mal à survivre aux moments difficiles que nous traversons. »
10 - « Le choix du peuple grec n’est pas le choix de la rupture avec l’Europe, mais celui du retour aux principes fondateurs : démocratie, solidarité, respect mutuel, égalité. »"
"Le premier ministre grec précise son propos en égrenant en moins de deux minutes les différentes réformes que la Grèce a appliquées et veut encore introduire. Honnêtement, l'exercice ne devait pas être compliqué, car la Grèce est le pays européen qui a mis en application le plus grand nombre de réformes. Il semble que Verhofstadt et ses applaudissant comparses n'en soient pas informés. Au fur et à mesure que Tsipras énonce les différentes réformes, Verhofstadt perd de sa superbe.
Très rapidement on remarque aussi que tant dans le style que sur le fond, Verhofstadt et Tsipras divergent. Alors que Verhofstadt éructe dans un anglais boiteux, Tsipras s'exprime de manière sereine et souriante. Les applaudissements de 20 secondes adressés à Verhofstadt ont été baptisés de triomphe par les médias. Que Tsipras ait été gratifié d'applaudissements deux fois plus longs à son entrée et après sa réponse à Verhofstadt n'a pas semblé digne d'intérêt pour ces mêmes médias. "
Interview du magistrat Panagiotis Nikoloudis, chargé de la lutte anti-corruption au sein du gouvernement Tsipras et négociateur du projet d’accord fiscal avec la Suisse.
"Notre volonté politique est claire. Nous avons ouvert, depuis notre arrivée au pouvoir il y a six mois, 257 enquêtes. Ma première initiative a été d’adresser une directive à tous les auditeurs et contrôleurs des ministères, indiquant que personne ne doit être au-dessus des lois, y compris les ministres, et que tous les contrats publics, sans exception, doivent être examinés. J’ai l’avantage de bien connaître tous ces mécanismes. Je sais que nous rencontrons de sérieux problèmes d’efficacité au sein de l’administration grecque. Je ne le nie pas. Mais sur ce dossier, ce gouvernement mène un combat exemplaire."
"Euh… une dernière p’tite question M’sieurs-Dames. Oh trois fois rien, un dernier p’tit détail et puis-je vous laisse. Je sais que vous êtes très occupés ces temps-ci !..."
"L’Allemagne doit en réalité à l’Union européenne une somme largement plus importante que la dette grecque. [...] Si l’on s’en tient à la dernière décennie, [les] coûts collatéraux cachés – ces « externalités négatives », disent les économistes – liés à l’industrie chimique [allemande] ont donc vraisemblablement coûté au moins 1 570 milliards d’euros à l’économie européenne. Sur cette même décennie, la dette grecque est passée de 195 milliards à 320 milliards d’euros, soit un accroissement de 125 milliards d’euros. Plus de dix fois moins que les externalités négatives des chimistes sur la même période, et certainement beaucoup, beaucoup moins que celles des géants allemands du secteur."
"Foreign debt is no excuse to derogate from or violate human rights or to cause retrogression in contravention of articles 2 and 5 of the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights.
In 2013, the Independent Expert on foreign debt and human rights stated that the policy austerity measures adopted to secure additional financing from the International Monetary Fund, the European Commission and the European Central Bank had pushed the Greek economy into recession and generally undermined the enjoyment of human rights, particularly economic, social and cultural rights.
This is the moment for the international community to demonstrate solidarity with the people of Greece, to respect their democratic will as expressed in a referendum, to proactively help them out of this financial crisis, which finds a major cause in the financial meltdown of 2007-08, for which Greece bears no responsibility.
Indeed, democracy means self-determination, and self-determination often calls for referenda – also in Greece."
"Quels sont donc les objectifs de l’Europe car pour le moment, tout ce que fait l’Europe pointe dans une seule direction. L’Allemagne veut forcer la Grèce à sortir de l’euro et de l’Europe. L’Allemagne y gagnerait et préserverait ses finances, son argent et sa puissance au détriment de tous les autres pays européens. L’Allemagne prendrait dès lors la tête de l’Europe et exercerait un pouvoir sans partage et nous devrions tous suivre.
Et c’est exactement ce risque que Thomas Piketty a dénoncé dans son intervention "
"Que cherchent les créanciers de la Grèce, qui n’arrêtent pas de modifier les règles du jeu des négociations ?", interroge Paul Krugman sur son blog du New York Times. L’économiste américain s’inquiète aussi d’un renforcement de l’austérité dont la Grèce n’a pas besoin.