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« À la fin, il terminait par dire grosso modo : “vous voyez, tout est une question d’ordre de grandeur, c’est sûr, on n’y arrivera qu’avec le nucléaire”. Il nous avait invité, il avait installé son charisme, il était notre professeur. Donc on avait envie de le croire. Mais en rentrant de Combloux, j’ai réfléchi, je me suis souvenu qu’il n’est pas chercheur mais ingénieur lobbyiste, qu’il est pro-nucléaire. J’ai eu le sentiment de m’être fait un peu avoir. »
Trop cher, trop lent… l’atome ne fait plus le poids face aux énergies renouvelables pour lutter contre l’urgence climatique, selon le rapport Mycle Schneider 2019.
Construit par les États-Unis dans les années 70 pour enfouir des déchets nucléaires, il menace aujourd'hui l'archipel. Et pas que.
Tout comme les survivants des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, les oiseaux et les mammifères de la région souffrent de cataracte et présentent des cerveaux plus petits. Ce sont les conséquences directes de l’exposition aux substances radioactives présentes dans l’air, l’eau et la nourriture. Comme les personnes dont on traite un cancer par radiothérapie, la plupart des oiseaux ont des spermatozoïdes déformés. Dans les zones les plus touchées, près de 40 % des oiseaux mâles sont totalement stériles, ne possédant aucun sperme ou seulement des spermatozoïdes morts en période de reproduction.
Des tumeurs, vraisemblablement cancéreuses, s’observent sur les oiseaux présents dans les zones les plus irradiées. On constate de même des anomalies dans le développement de certaines plantes et insectes.
"7 années ont passé depuis la catastrophe. Un temps qui peut sembler long à l’échelle d’une vie mais qui n’est rien quand il s’agit de réparer les dégâts causés par un désastre nucléaire tel que celui de Fukushima. Comme on pouvait le prévoir, la population Japonaise devra en payer le prix pendant encore plusieurs décennies, tant du point de vue écologique, de la santé publique mais aussi économique. Les récents chiffres concernant le démantèlement de la centrale font froid dans le dos."
Le nucléaire, une énergie "propre" ?!
Les centrales nucléaires françaises sont-elle sûres ? Basta ! a rencontré des techniciens qui travaillent ou ont travaillé dans leur centre névralgique : la salle de commande, et ses dizaines de circuits, diodes ou panneaux lumineux censés avertir du moindre problème. C’est de là qu’est surveillé le bon déroulement de la fission nucléaire, et que peuvent être activées les protections et dispositifs de secours en cas d’accident. Mais les centrales s’abîment, alertent ces agents EDF. Les objectifs de rentabilité et un management absurde ont affaibli les collectifs de travail et la transmission des compétences... Ils décrivent une situation inquiétante.
"Même si la plus grande partie de l'énergie belge provient du nucléaire - une source d'énergie relativement bon marché - le prix de l'électricité hors taxes est le plus élevé de l'Union européenne. Depuis 2010, la facture annuelle moyenne d'électricité des ménages belges a augmenté de 40%, montant à environ 900 euros, et laissant 20% des Belges face à des difficultés pour payer leurs factures. Les prix à travers l'Europe ont augmenté moitié moins pendant la même période.
Alors que d'autres pays européens s'efforcent de se conformer à l' accord de Paris sur le climat en réduisant leurs émissions et en investissant dans les énergies renouvelables, la Belgique ne devrait pas atteindre ses objectifs pour 2020. La consommation d'énergie belge par habitant reste parmi les plus élevées d'Europe - derrière seulement des pays beaucoup plus froids comme la Norvège, la Finlande et l'Islande.
"Le lobby de l'énergie nucléaire en Belgique domine non seulement le marché de l'énergie", a déclaré M. De Keuleneer, économiste, "il domine également le système politique complexe belge, exploitant les situations de conflits d'intérêts à tous les niveaux du gouvernement".
Ce système s'est révélé rentable pour Electrabel. Depuis 2007, la société est exploitée en tant que filiale du géant énergétique français Engie, le plus important service public indépendant au monde, selon Forbes .
Engie a des actifs de 168 milliards de dollars dans 70 pays, mais un cinquième de ses bénéfices au cours de la dernière décennie provient uniquement d'Electrabel, selon les comptes annuels de la Banque nationale de Belgique . (Certains disent même que cette estimation est faible .)
Cependant, Electrabel n'est pas la seule à en tirer profit.
Selon Michel Vercaempst, 63 ans, qui travaille pour le département de l'Energie du gouvernement belge et pour Electrabel depuis plus de 40 ans, les entreprises de distribution d'électricité et les politiciens se sont également bien débrouillés. Les entreprises d'État qui distribuent l'électricité aux consommateurs ont chacune un monopole de facto dans certaines municipalités, facturant beaucoup plus pour le service qu'il n'en coûte, a déclaré M. Vercaempst.
Environ un tiers du prix de l'électricité domestique en Belgique va aux entreprises de distribution, un tiers aux producteurs d'énergie et un tiers à l'Etat, a-t-il déclaré.
Les sociétés de distribution réalisent en moyenne un bénéfice d'environ 12%, contre environ 6% en France, où un système similaire existe.
"C'est énorme", a-t-il dit. "Même Goldman Sachs ne peut assurer de tels profits."
Les conflits et les contradictions d'un tel système se rejoignent au niveau local, où des politiciens comme Koen Kennis gagnent leur vie, tout en prenant des décisions sur quand et si laisser des lampadaires dans leurs quartiers.
M. Kennis est conseiller municipal à Anvers, qui compte environ 45 000 lampadaires. Il est également membre du conseil d'administration d'une entreprise publique de distribution d'électricité, Eandis.
Anvers conserve 95% de ses lampes allumées toute la nuit et achète l'électricité à Electrabel. Eandis distribue ensuite cette électricité. Pour superviser cette transaction en tant que membre du conseil d'administration, entre autres, Eandis verse à M. Kennis 10 000 € par an.
Au total, M. Kennis détient plus de 35 postes politiques liés à sa fonction publique, dont la moitié sont rémunérés.
Interrogé sur sa perception d'un éventuel conflit d'intérêt dans l'organisation de ses mandats, il a déclaré que le système avait précédé son entrée en politique et que ses rémunérations étaient fixées par la loi."
L’occurrence réelle d’un accident majeur est donc environ 300 fois supérieure à l’occurrence théorique calculée.
Cet écart est considérable et conduit à un constat accablant quand on prend conscience de la pleine signification de ces chiffres.
Une étude de médecins de l’UCL démontre que le taux de cancer de la thyroïde a augmenté significativement chez les jeunes Belges.
"Les centrales sont vues depuis longtemps comme des cibles potentielles. Des connexions avec la cellule qui a frappé mardi inquiètent les autorités belges."
Populations déplacées, terrains et eaux contaminées, taux de radioactivité sans précédent… Découvrons le vrai prix du nucléaire, cette énergie "propre"...
Microfissures, fuites et autres incidents techniques… Qui ose dire que le nucléaire est une énergie propre, sûre et peu couteuse?
"Tout individu raisonnable comprend bien, aujourd’hui, que le risque d’un accident nucléaire en Belgique ne peut être ignoré. Reconnaître cela ne saurait s’apparenter à du catastrophisme; nier ce risque, par contre, serait dangereusement irresponsable".
Le rapport d’une experte allemande en résistance des matériaux conclut que le redémarrage de Tihange 2 et Doel 3 est scientifiquement incompréhensible et dangereux pour la sûreté.
Le vrai prix de l'énergie nucléaire...
"Un habitant de la commune de Nasushiobara, non loin de la centrale de Fukushima, a publié des images de fleurs aux formes étranges"...
"L'Autriche estime que l'aide de la Commission européenne à ce dossier va à l'encontre de la politique de soutien au développement des énergies renouvelables affichée par l'Union.
"Les aides publiques existent pour soutenir des technologies nouvelles et modernes dans l'intérêt de tous les Etats de l'UE. Cela ne s'applique en aucune manière à l'électricité nucléaire", a déclaré dans un communiqué le chancelier autrichien, Werner Faymann.
"Les centrales nucléaires sont dangereuses, coûteuses et, comparées (..) à l'énergie éolienne, hydraulique et solaire, ne sont compétitives ni économiquement ni écologiquement", a-t-il ajouté."
"On s’excite pour rien ? On asticote la ministre pour se faire mousser ? Non, Madame, à nouveau. Il y a matière à être inquiet et à vous soumettre à la question dès lors que le Conseil d’Etat met en garde, que l’avis de l’Agence de contrôle nucléaire est défavorable, et qu’un avocat confie au Soir que « le projet de loi Doel 1 est en plein vide juridique. Les lois précédentes, mal faites, sont contradictoires .Quel risque courons-nous ? On ne peut que saluer l’opposition pour avoir fait son travail en poussant la ministre dans ses retranchements et tenter de faire la lumière ou en tout cas mettre le gouvernement face à ses responsabilités."
"En termes de radioactivité, le corium, c’est le top du top. Ça tue un homme ou un éléphant à proximité."
"Le gouvernement fédéral, quant à lui, se laisse enfermer dans ce calendrier pour des raisons idéologiques, estiment les députés d'opposition: il s'est braqué sur les choix nucléaires pour montrer sa prétendue différence, alors qu'une alternative existe à leurs yeux. Les Verts proposent d'inverser les rôles et le calendrier.
Le gouvernement reprendrait la main en revenant à la sortie progressive du nucléaire (fermeture de Doel 1 et 2 comme prévu par la loi de 2003), puis en fixant une date-butoir à Electrabel pour l'enquête sur les fissures de Doel 3 et Tihange 2 et la décision sur leur redémarrage, et enfin seulement en décidant de la réserve stratégique, disent-ils.
"Au lieu de cela, le gouvernement a adopté sa décision sur Doel 1 et 2 avant d'entamer les négociations avec Electrabel, se dépossédant ainsi de ses propres cartes", estime Jean-Marc Nollet. Ecolo/Groen demande aussi une inversion de rôles pour toute décision de fermeture d'une centrale: ce doit être au régulateur (la CREG, Commission de régulation de l'électricité et du gaz) de décider en fonction de la sécurité d'approvisionnement, et non plus à l'exploitant attaché à des critères économiques et stratégiques, soulignent MM Calvo et Nollet, qui ont déposé une proposition de loi en ce sens."