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Au sein de la hiérarchie hospitalière, le métier d'aide-soignant(e) a vu le jour dans le processus de relégation des tâches les plus pénibles. Dans les services gériatriques, la gestion des excréments humains gouverne les relations de travail. L'Observatoire belge des inégalités vous propose une enquête réalisée in situ par une aide-soignante en activité.
Paradoxalement, lorsque la hiérarchie et les dispositifs censés construire de la « bientraitance » ne sont plus présents comme les dimanches, le soir ou la nuit, la créativité des aides-soignantes se déploie. Des complicités avec des patients s’observent pendant ces moments « désinstitutionalisés ». Les aides-soignantes s’accordent alors le droit d’écouter un air de musique tout en dansant au beau milieu du couloir, elles invitent le patient dément pris de chagrin à venir s’installer près d’elles ou encore ne s’affolent pas face à un vieillard désorienté qui a oublié de s’habiller. Ces histoires ne se retrouvent pas dans les manuels de la profession. Elles auront plutôt tendance à choquer ceux qui n’ont pas confiance dans la « capacité de penser » des aides-soignantes. Or ce dont elles témoignent en ces moments, c’est de leur capacité à préserver des rapports remplis de dignité.
Lorsque les aides-soignantes sont en corps à corps avec les patients souffrants, elles développent des savoirs qui leur sont propres : une ’éthique en acte’ que les médecins ne peuvent développer derrière leurs bureaux, analyses biologiques et autres chiffres rationnels. Ces travailleuses pourraient alimenter les réflexions éthiques faites autour des patients (notamment celles qui concernent la mort et la vie) mais par le mécanisme de relégation sociale, l’institution les pousse à rester muettes (elles ne sont par exemple jamais conviées aux réunions multidisciplinaires). Une meilleure reconnaissance de ces savoirs ’d’expérience’ construits dans le terrain de travail permettrait alors la construction d’autres mondes...
The Correlation Network works and contributes to an increased quality of life for vulnerable and marginalized groups in Europe. We are committed to marginalised groups, such as drug users, sex workers, migrants, MSM and young people in risk situations as well as people living with HIV and AIDS and other communicable deseases.
Table Ronde de la Revue Humanitaire
SUPPORT. DON'T PUNISH. is a global advocacy campaign to raise awareness of the harms caused by the criminalisation of people who use drugs.
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