Pendant cinq ans, le cinéaste-poète Ron Fricke a parcouru 25 pays et ramené des images d’une beauté insoutenable. Plus qu’un film, un miracle.

• T’as l’air bizarre…
• Hein, quoi ?
• Je veux dire, encore plus bizarre que d’habitude.
• J’ai vu Samsara.
• C’est quoi, une pub pour Guerlain ?
• Parfois, t’es vraiment trop con, je me demande pourquoi je continue à te parler.
• Bon, vas-y, accouche !
• Ron Fricke, tu connais ?
• Le Fricke, c’est chic. Euh non, pas vraiment.
• Chef opérateur de génie, il a bossé sur Koyaanisqatsi.
• À tes souhaits !
• Tu as entendu parler de cette trilogie de Godfrey Reggio, Koyaaniqatsi, Powaqqatsi et Naqoyqatsi ?
• Oh là là, ces trucs new age, avec de belles images du Tibet ou du Sahara, sur une musique un poil répétitive de Philip Glass.
• C’est un peu caricatural, mais en gros, c’est ça.
• Bref, c’est du ciné pour les curés et les fumeurs de joints.
• Pas vraiment. C’est du cinéma pur, non-verbal, une expérience immersive, hypnotique qui te propulse dans un ailleurs, un peu comme la dernière partie de 2001 l’odyssée de l’espace.