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Cachets de Ritaline, microdoses de LSD, rails de cocaïne : le travail sous stimulants gagne du terrain. Face à la pression et à la peur de décrocher, de plus en plus de salariés misent sur la chimie. Enquête sur une normalisation silencieuse.
« De plus en plus de salariés se sentent contraints de recourir à ces substances pour affronter un environnement professionnel stressant et toxique, pour ne pas décrocher, observe Jean-Victor Blanc. On accuse la drogue, mais pour comprendre ces usages, il faut aussi regarder du côté du monde du travail. » Dans certaines entreprises, la prise de stimulants s'inscrit dans une culture où la performance l'emporte sur la santé. « Dans mon entreprise, la question n'est plus de savoir si les gens prennent des boosters chimiques, mais combien le font, demande Mathieu. Au bureau, on s'échange des boîtes en toute discrétion, on se refile des noms de médecins plus arrangeants, on normalise ce qui, il y a encore quelques années, aurait été impensable. »