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Une société sans consensus sur ce qui est vrai est-elle possible ? Cette question se pose depuis le début de la pandémie de SARS-CoV-2 qui s'est caractérisée par une véritable "infodémie", une épidémie de fausses informations, parfois relayées par les décideurs politiques eux-mêmes. En santé publique, cette infodémie a fait presque autant de dégâts que les infections par le virus lui-même, estiment plusieurs chercheurs.
Désintérêt des rédactions et sous-information chronique : deux traits de l’information internationale dominante dont la Bolivie continue de faire les frais. Lors d’un concert de désinformation autour des élections générales (présidentielle notamment) organisées en 2019, la presse française (et internationale) n’a pas hésité à maquiller un coup d’État en « démission forcée » ou en produit d’une « convergence de griefs » contre le président sortant Evo Morales. Le tout accompagné d’un regard plein de bienveillance sur l’auto-proclamation de Jeanine Áñez à la Présidence, au terme d’un processus ayant piétiné les principes démocratiques les plus élémentaires [1]. Si l’arrestation de cette dernière, entre le 12 et le 13 mars 2021, a fait « réapparaître » le pays dans la presse française, le traitement médiatique n’en a pas été meilleur. Dépendance à l’AFP, bâtonnage de dépêches, amnésie et manque d’investigation ont une nouvelle fois fait tousser l’information.
"N’importe quelle étude qui prétend montrer un impact négatif de la cigarette électronique sur la santé fait les manchettes, même celles qui sont de qualité médiocre et publiées dans des journaux de second ordre, tandis que les études qui rapportent plutôt un effet positif sont tout simplement ignorées, même lorsqu’elles sont très solides scientifiquement et publiées dans des journaux médicaux prestigieux. Ce déséquilibre fait en sorte que la population est informée seulement des risques potentiels associés à la cigarette électronique, sans savoir qu’il existe en parallèle toute une littérature qui montre que ces dispositifs ont des effets positifs sur la santé des fumeurs."
Les Décodeurs ont identifié un Français derrière une trentaine de sites mensongers, présentés comme des médias « alternatifs ».
"Les intentions des journalistes du Monde sont louables. Face à la masse de fausses informations qui circulent sur Internet — donnant l’impression aux fact-checkers du journal de «vider un océan à l’aide d’une petite cuillère» — le Décodex veut permettre à ses lecteurs de débusquer eux-même la désinformation. L’outil n’est ni plus ni moins qu’une forme d’éducation aux médias. (Le Monde propose d’ailleurs un véritable guide pédagogique sur le sujet). " (...)
[Cependant ] "(...) sur tous les critères retenus par Le Monde pour juger du manque de crédibilité d’une publication, il est aisé de retourner l’argument contre la presse traditionnelle. "
"Les médias traditionnels ne sont plus considérés comme des acteurs médians du débat public, mais plutôt comme des acteurs du «système» dans une vaste guerre de l’information. La méthodologie la plus sérieuse n’y pourra rien: toute classification des médias par un autre média sera toujours jugée suspecte. "
Sur le même sujet : http://an-2000.blogs.liberation.fr/2017/02/14/decodex-wikipedia/
Le Monde met à disposition un module pour votre navigateur qui permet d'avoir un avertissement sur "fiabilité" des sites visités. La démarche est évidemment discutable, voire contestable. Un peu comme si la presse traditionnelle cherchait à défendre sa place aux côtés des médias émergents. Ceci étant dit, je pense qu'en considérant le plugin comme un outil d'éducation aux médias ou de critique de l'information, c'est une bonne chose. Apprenons à être critique, à vérifier les sources d'information avant de partager bêtement un article, sans l'avoir lu...
Guide pédagogique qui accompagne Décodex : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/02/03/decodex-notre-kit-pour-verifier-l-information-a-destination-des-enseignants-et-des-autres_5074257_4355770.html
Article critique sur la démarche du Monde : http://an-2000.blogs.liberation.fr/2017/02/03/pour-chasser-les-fake-news-le-monde-donne-une-definition-du-journalisme-un-peu-trop-restrictive/
Le séisme de l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis est d’autant plus fort que personne n’avait vraiment prévu un tel résultat. Jusqu’à la veille au soir, les sondeurs et prévisionnistes étaient confiants dans la victoire démocrate. Or, la réalité ne s’est pas conformée aux données. Que s’est-il passé et qu’est-ce que cela signifie ? Retour sur les 5 défis que l’élection de Trump a adressé aux nouvelles technologies.
"Une semaine avant le plus grand fiasco de la presse d’information américaine, abasourdie par l’élection de Donald Trump, le quotidien Le Monde publiait une enquête à charge, dénonciation sur une double page des bulles de filtre intitulée: « Facebook, faux ami de la démocratie »1. Une fois encore, c’est un journal papier qui nous alerte sur le danger constitué par les réseaux sociaux. Sous couvert de promouvoir l’échange et de favoriser la discussion, ceux-ci nous enfermeraient en réalité dans une chambre d’écho, nouvelle caverne de Platon qui ne ferait que nous renvoyer indéfiniment notre reflet."
Lire également :
- http://www.numerama.com/politique/208117-pour-mark-autruche-zuckerberg-facebook-na-pas-influence-lelection-americaine.html
- http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/11/09/militants-trolls-bots-comment-la-mobilisation-en-ligne-des-pro-trump-a-pese_5028141_4408996.html
"C’est un journal qui arbore fièrement son « Prix Google/Sciences Po de l’innovation en journalisme 2014 », mais qui ne risque pas de gagner le prix de l’excellence sociale. Ijsberg, média web (français), propose à ses lecteurs de prendre leur temps pour lire de longs reportages « calmement ». Du calme et de la patience, il en faut manifestement aussi pour les pigistes qui y travaillent : salaires payés très en retard (quand il sont payés), publication des mois après réception de l’article, paiement des piges sur factures (plutôt qu’avec des fiches de paie), etc.
Emballés par la promesse, vendue par les fondateurs, d’un média qui se voulait novateur, faisant large place à des sujets non traités ailleurs et ouvert à la collaboration de journalistes débutants, certains pigistes d’Ijsberg ont payé cette ouverture au prix de conditions de travail déplorables. Aujourd’hui, ils mènent campagne pour faire valoir leurs droits."
"De plus en plus d’intox circulent sur les réseaux sociaux, que ce soit sur les migrants, la guerre en Syrie. En fait sur à peu près tous les sujets d’actualité. Un type de manipulation y fleurit particulièrement : les détournements de photos et de vidéos. La mauvaise nouvelle, c’est que les médias n’ont pas les moyens de vérifier toutes ces images sur le terrain. La bonne, c’est qu’il existe aujourd’hui tout un panel d’outils et de techniques qui permettent d’enquêter sur ces hoax."
"Le premier ministre grec précise son propos en égrenant en moins de deux minutes les différentes réformes que la Grèce a appliquées et veut encore introduire. Honnêtement, l'exercice ne devait pas être compliqué, car la Grèce est le pays européen qui a mis en application le plus grand nombre de réformes. Il semble que Verhofstadt et ses applaudissant comparses n'en soient pas informés. Au fur et à mesure que Tsipras énonce les différentes réformes, Verhofstadt perd de sa superbe.
Très rapidement on remarque aussi que tant dans le style que sur le fond, Verhofstadt et Tsipras divergent. Alors que Verhofstadt éructe dans un anglais boiteux, Tsipras s'exprime de manière sereine et souriante. Les applaudissements de 20 secondes adressés à Verhofstadt ont été baptisés de triomphe par les médias. Que Tsipras ait été gratifié d'applaudissements deux fois plus longs à son entrée et après sa réponse à Verhofstadt n'a pas semblé digne d'intérêt pour ces mêmes médias. "
« Non seulement l’accusation de parti-pris pro-Hamas des journalistes étrangers est grossière et mensongère [1], mais le fait qu’elle soit portée par les autorités israéliennes elles-mêmes a de quoi susciter l’indignation. L’État d’Israël est en effet très mal placé pour donner des leçons aux journalistes, a fortiori à propos d’une campagne de bombardements (doublée d’une invasion terrestre) au cours de laquelle pas moins de 17 journalistes ont été tués.
Ainsi, il n’est sans doute pas inutile de se souvenir que c’est le même État d’Israël qui, lors de l’opération « Plomb durci » à l’hiver 2008-2009, avait tout simplement interdit aux médias de se rendre dans la bande de Gaza pour couvrir les événements »
« Un film d'animation de 49 secondes publié sur la page d'accueil du ministère des Affaires étrangères israélien s'attaque au traitement médiatique occidental de la guerre de Gaza 2014. »
Wiki : https://wiki.falconwing.org/wiki/Main_Page
« Les gouvernements américain et britannique le répètent ad nauseam : Edward Snowden est un traître. Peu importe que l’espionnage massif par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) des données téléphoniques, dévoilé par le lanceur d’alerte, ait été déclaré illégal par une cour d’appel de New York. Peu importe qu’une juridiction britannique ait considéré que le troc de renseignements auquel se livrent Londres et Washington contrevenait à la Convention européenne des droits de l’homme. Peu importe que les Nations unies aient adopté, après les révélations de l’ancien consultant de la NSA, une résolution pointant «l’impact négatif de la surveillance de masse» sur les droits humains. Comme tous les précédents lanceurs d’alerte, Snowden est un traître, assènent Washington et Londres. Complaisamment repris par The Sunday Times, puis par une flopée de médias.»
« Western journalists claim that the big lesson they learned from their key role in selling the Iraq War to the public is that it’s hideous, corrupt and often dangerous journalism to give anonymity to government officials to let them propagandize the public, then uncritically accept those anonymously voiced claims as Truth. But they’ve learned no such lesson. That tactic continues to be the staple of how major U.S. and British media outlets “report,” especially in the national security area. And journalists who read such reports continue to treat self-serving decrees by unnamed, unseen officials — laundered through their media — as gospel, no matter how dubious are the claims or factually false is the reporting.»
Voir aussi : http://www.techdirt.com/articles/20150615/09463331342/news-corp-sends-dmca-notice-over-glenn-greenwald-trashing-sunday-times-ridiculous-snowden-story.shtml
« Pourquoi les classes populaires préfèrent-elles les médias de la domination aux médias qui la dénoncent ? Vincent Goulet, sociologue des médias et des classes populaires, nous propose une explication et des pistes de réflexion pour qui voudrait « redonner la parole au peuple » »
« un projet de directive européenne, qui, sous couvert de lutte contre l'espionnage industriel, menace la liberté de la presse pour tout ce qui touche de près ou de loin à l'information économique. »
Ne laissons pas les entreprises dicter l'info. Stop Directive Secret des Affaires #Tradesecrets - Pétition : https://www.change.org/p/ne-laissons-pas-les-entreprises-dicter-l-info-stop-directive-secret-des-affaires-tradesecrets
« POUR donne aux citoyens les connaissances et les outils pour se mobiliser et exiger l’arrêt des négociations, l’abandon complet du Traité transatlantique (TTIP) et construire notre société autrement. »
« les journalistes ne font pas partie de la « population générale », ils sont du côté du pouvoir – doit-on rappeler que l’avocat, en France, est un « auxiliaire de justice ». Voilà à quoi mène la volonté de se singulariser pour se protéger. La loi sur le renseignement est une loi de surveillance généralisée, mais la profession a choisi de faire porter l’essentiel de ses efforts sur la défense corporatiste d’une exception de plus.»