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C’est comme si le gouvernement culpabilisait les conducteurs de véhicule thermique d’être les seuls responsables et coupables du réchauffement climatique, sans leur donner les moyens d’acheter des véhicules électriques, et en passant sous silence la responsabilité des fabricants de voitures, et celle des États dans la fabrication des normes. Si les Personnes Utilisatrices de Drogues étaient interrogées sur les risques générés pour elles et pour la société par l’achat de drogues, elles répondraient préférer sûrement acheter un produit légal, bio, issu du commerce équitable, dont elles connaîtraient la provenance et la pureté.
"There is little correlation between the dangers of various drugs and the stringency of laws regulating their use" from the new report by the Global Commission on Drug Policy
A fascinating history of how cannabis got prohibited and why UN drug conventions urgently need revision.
Une carte blanche de Jean-Marie Dermagne, Ancien bâtonnier, avocat de la ligue des droits de l'homme, porte-parole du SAD
[On] retrouve derrière les barreaux, non seulement les monstres, les vauriens indécrottables et les brutes invétérées (qui, soit relevé en passant, ne doivent même pas faire 20% du total) mais, davantage, des naufragés de l'existence, des étrangers en perdition, des paumés et puis la déferlante de ceux qui sont ramassés dans les filets de la sempiternelle lutte contre les drogues. (...)
Les premiers à se retrouver derrière les barreaux ne sont pas les caïds ou les malfaiteurs qu'on évoque dans les séries télévisées mais les illettrés, les sans-papiers, les pauvres, qui souvent marchent sur la corde raide et, parfois, chutent. Il arrive que la sévérité des peines qu'ils ont à subir ne soit liée qu'à leur absence ou à leur défense indigente ou maladroite. Leur formation souvent réduite à peu de chose les marginalise. C'est pour eux que Victor Hugo a prêché, souvent dans le désert, la construction d'écoles qui devait faire fermer des prisons. Mais ça fait des lustres qu'on ne construit plus guère d'écoles et quelques années, en revanche, qu'on fabrique de nouvelles prisons. La situation s'aggrave à mesure que la protection sociale se réduit comme une peau de chagrin. Et la classe moyenne peine à saisir que ce qu'on économise du côté de la sécurité et de l'aide sociale, en en excluant les bénéficiaires à tour de bras, on est forcé d'en injecter le double dans le système pénal et pénitentiaire. La discrimination fondée sur la fortune est prohibée : pourtant il n'y a pas d'endroit où elle est le plus honteusement spectaculaire que dans les palais de justice et les prisons... (...)
Les pays dont le régime est le plus répressif sont aussi ceux où la consommation est la plus forte avec, à la clé, d'énormes dégâts sanitaires et sociaux, du fait de la marginalisation et la désocialisation d'une partie de la jeunesse consommatrice. (...)
Le Portugal a dépénalisé les drogues depuis plus de 15 ans et n'envisage nullement de faire marche arrière. (...)
Selon l’ONU, il y aurait environ 300 millions consommateurs de drogues dans le monde. Dont 99 millions en Asie, 61 millions en Amérique du Nord et 37 millions en Europe.
La plus consommée est le cannabis, suivi des opiacés, de la cocaïne et des drogues de synthèses.
Bien que la consommation de certaines drogues, soit aujourd’hui dépénalisée dans plusieurs pays, la majorité continue d’interdire et de réprimer les consommateurs. Une stratégie jugée peu efficace. Même l’agence fédérale américaine de lutte contre le trafic de stupéfiants (DEA) admet que les drogues sont de plus en plus abordables et faciles à se procurer.
C’est pourquoi, à l’approche de la session extraordinaire des Nations unies sur le sujet (du 19 au 21 avril) une vingtaine de scientifiques et d’anciens chefs d’Etats ont lancé le même appel : et si la solution était de légaliser toutes les drogues ?
Olivier Guéniat, chef de la police judiciaire neuchâteloise, estime qu'il faut arrêter le modèle prohibitif pour lutter contre la drogue et opter plutôt pour une régulation basée sur la dépénalisation.
"La dépénalisation permettrait d'enrayer le marché noir." Criminologue et chef de la police judiciaire neuchâteloise, Olivier Guéniat est clair: pour lui, la seule manière de réduire la consommation de drogue - et par conséquent son coût social - est de la réglementer.
"Si on veut obtenir des résultats, il faut arrêter le modèle prohibitif, parce qu'on l'a vu, la guerre contre la drogue est un échec", affirme-t-il sur les ondes de la RTS.
"C’est admis même à Davos. La question n’est plus de savoir si la prohibition s’écroule mais quelles règles privilégier. Car la solution à la prohibition, c’est la réglementation."
"Dans les pays où le cannabis est devenu légal, les politiques de santé publique sont améliorées, grâce notamment à des messages de prévention impossibles à imaginer dans des pays où la drogue est interdite."
"Faut-il légaliser les drogues? La question s’immisce dans les sphères académiques. Elle fera l’objet d’une conférence organisée par l’université de Neuchâtel le 3 décembre prochain, suivie d’un colloque. Avec en tête d’affiche, Ruth Dreifuss, ancienne présidente de la Confédération et membre de la Global Commission on drug Policy, qui milite pour la fin de la prohibition des drogues.
En ligne de mire: la session spéciale de l’Organisation des Nations Unies sur la drogue, qui réunira en avril 2016 les Etats membres de l’ONU pour réfléchir à la coopération internationale en matière de contrôle des stupéfiants."
"Il est temps de réfléchir autrement. Ce qui tue, ce n’est pas le cannabis, principal produit en vente dans ces cités. Ce qui tue, c’est la prohibition, système injuste et inefficace mais meilleur allié des trafiquants, puisque l’interdiction du produit justifie leur activité."
" Le débat récurrent sur la dépénalisation du cannabis soulève la question de la pertinence de la sanction pénale pour lutter contre les comportements addictifs. Il pourrait exister un effet contre-productif de cette sanction s'il s'avérait que celle-ci constitue une incitation à la consommation de drogue. D'après "La transgression des lois règlementant l'usage de drogues", analyse des comportements des consommateurs et essai de vérification empirique" de Pierre Kopp et Miléna Spach "
Le cannabis de synthèse est plus que dangereux pour la santé, il est mortel. C'est un des effets collatéraux de la prohibition qui, pendant ce temps, permet aux réseaux criminels de s'enrichir...
Une carte blanche de Jean-Marie Dermagne:
"Hé bien, si ça peut éviter la faillite du service public de la justice et des autres piliers d’un pays évolué, refuser de l’imiter [Le Colorado] serait une faute politique ! Doublée d’une imbécilité tant le régime actuel est coûteux, inefficace et socialement destructeur…"
Repressive drug policies in Sweden lead to increased levels of harms for people who use drugs. Time for a change!!
Pour plaider leur cause, la légalisation de la consommation de cannabis en Allemagne, les membres de l'association DeutscherHanfverband ont voulu frapper les esprits. Ils ont réalisés trois clips, diffusés sur Internet et dans certains cinémas du pays, pour montrer que la prohibition actuelle n'est pas viable et encourage l'insécurité.
La FEDITO BXL publie un argumentaire appelant à réglementer et à réguler le marché du cannabis en Belgique.
Communiqué de presse : « Cannabis : une directive à revisiter » (3/11/2014)
"Les fédérations bruxelloise (FEDITO Bruxelloise), flamande (VAD) et wallonne (FEDITO Wallonne) des institutions actives en toxicomanie constatent, de manière conjointe, des limites à la politique belge en matière de cannabis. Ces fédérations régionales soulignent en effet l’importance de l’émergence de modèles alternatifs en matière de cannabis, et interpellent conjointement les autorités fédérales en ce sens." (extrait)
http://feditobxl.be/fr/2014/11/communique-de-presse-cannabis-une-directive-a-revisiter-3112014/
En Belgique et ailleurs, les politiques publiques en matière de drogues font la part belle à la prohibition et à la répression... sans aucun résultat positif. Et si on changeait radicalement la perspective ? On secouera le cocotier dans le numéro 86 de POLITIQUE, septembre-octobre 2014.