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Cachets de Ritaline, microdoses de LSD, rails de cocaïne : le travail sous stimulants gagne du terrain. Face à la pression et à la peur de décrocher, de plus en plus de salariés misent sur la chimie. Enquête sur une normalisation silencieuse.
« De plus en plus de salariés se sentent contraints de recourir à ces substances pour affronter un environnement professionnel stressant et toxique, pour ne pas décrocher, observe Jean-Victor Blanc. On accuse la drogue, mais pour comprendre ces usages, il faut aussi regarder du côté du monde du travail. » Dans certaines entreprises, la prise de stimulants s'inscrit dans une culture où la performance l'emporte sur la santé. « Dans mon entreprise, la question n'est plus de savoir si les gens prennent des boosters chimiques, mais combien le font, demande Mathieu. Au bureau, on s'échange des boîtes en toute discrétion, on se refile des noms de médecins plus arrangeants, on normalise ce qui, il y a encore quelques années, aurait été impensable. »
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Topics covered:
✔️ Definitions, key concepts and sources of human rights
✔️ Human rights and drug use in practice
✔️ Human rights aspects concerning health and treatment
✔️ Human rights aspects at different stages of the administration of justice
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Quand tu lis ce qu'une direction d'une grosse implantation scolaire, dans la plus grande ville de Wallonie, recommande aux parents et aux ados, pour lesquels il y aurait, ne serait-ce qu'une suspicion de consommation de substance, tu te dis que la route est encore longue.
La proposition hallucinante de la direction : soumettre ces mineurs à des tests de dépistage...
Ainsi, on découvre que tout ce qui relève des sciences de l'éducation, de la psychologie de l'enfance et de l'adolescence, mais aussi et surtout en matière de prévention des assuétudes, semble ignoré au plus haut niveau, alors que tous les professionnels de l'enseignement et de l'éducation devraient être pro sur la question.
C'est juste indécent.
Est-ce qu'ils savent de quoi ils parlent? De ce que revêt l'usage de substances, - a fortiori à l'adolescence - et de comment y répondre en tant qu'adulte ?
Ce qui est GRAVE, c'est que proposer d'emblée des tests de dépistages à des enfants, c'est rompre unilatéralement toute possibilité de dialogue avec eux. C'est coller une étiquette (de délinquant, de malade,...), humilier, chosifier, rabaisser, soumettre au contrôle,...
En plus de cela, c'est les pousser à se méfier des adultes, ne plus leur faire confiance aux adultes (à leurs parents qui deviendraient complices de ces guets-apens...), à cacher davantage leur conso, mettre en place des stratégies d'évitement plus complexes (les poches d'urine clean, ça se trouve facilement...), à mentir, à tricher...
Les adultes - et tous les pro de l'enseignement, de l'éducation, de l'extrascolaire, du sport... - devraient toujours et avant toute chose être à l'écoute, être disponible et sensible pour eux.
Est-ce qu'ils sont au courant de l'état de la santé mentale des jeunes???
NB : les "descentes" de Police et contrôles généralisés arbitraires (avec ou sans chiens) dans les écoles ou dans les transports en commun (TEC, SNCB), sont tout autant délétères. En aucun cas, ces pratiques ne relèvent de la prévention en matière d'assuétude.
Ajout
En savoir plus :
- Drogue – Police – École : droits, questions et pistes : https://infordrogues.be/pdf/brochure201505-ecolepolice.pdf
- Fouilles policières « anti-drogues » dans les écoles : il est urgent… d’arrêter : https://infordrogues.be/pdf/ecole-police%20vlongue.pdf
Dans le même genre, "les consommateurs ont du sang sur les mains" et sophismes dans les médias…
En bref, encore un sujet du JT où l'on tente de nous faire accepter l'idée, fallacieuse, qui tiendrait les consommateurs pour responsables des faits de violence du narcotrafic.
Moi, je dis simplement que "les consommateurs" ne demanderaient pas mieux que de pouvoir acheter des produits légaux et contrôlés.
La vérité est pourtant simple à comprendre. L'ampleur actuelle du marché noir, les faits de violence, la corruption et l'exploitation de personnes vulnérables, existent du fait de l'absence d'une offre légale.
C'est l'approche du dogme prohibitionniste répressif. Plutôt que d'avouer son échec, il prétendra (encore) qu'on n'y met pas assez de moyens. Mantra récurrent. Accuser les plus faibles n'a rien de neuf quand l'État perd la face (à la violence).
Sauf que l'État gaspille véritablement sans compter l'argent public dans cette fuite en avant (genre la moitié de tous les effectifs de police, le tiers des places des prisons), au détriment de politiques sociales, d'inclusion, de formation, de prévention, de promotion de la santé, sportives...
Ça fait des décennies que la même recette caduque est appliquée.. La violence, la multiplication des produits, la puissance et l'enrichissement des réseaux criminels (et leur professionnalisation), sont précisément le RÉSULTAT de ces politiques.
Il est temps d'avoir une (vraie) politique en la matière. D'avoir de la vision, des objectifs prioritaires comme la santé publique (la santé mentale), la réduction de la criminalité (la base : on s'attaque aux trafiquants, pas aux consommateurs), et mettre en place des solutions concrètes et réalistes dont l'Etat peut avoir la maitrise, comme la régulation de filières contrôlées.
Car ça, il en a les moyens. À tout coin de rue, les pharmacies proposent des substances psychoactives légalement, sans que cela pose un problème. Les filières sont contrôlées, tout comme la distribution ; il y a un conseil d'un professionnel, une transaction régulière, une TVA. Sans jugement moral. Sans stigmatisation gratuite, bête et méchante.
Alors à fortiori, s'en prendre aux consommateurs, c'est juste infliger des violences punitives, gratuitement, en connaissance de cause, à des citoyens qui, dans l'énorme majorité des cas, ne dérange personne, vont très bien et ne demande rien à personne.
Ajout :
La même journaliste, le même jour, a proposé un second article sur le sujet. Avec cette fois une évocation du problème plus nuancée, en donnant la parole aux professionnels du secteur des assuétudes.
Mais ce jour-là, la rédaction des JT de la RTBF n'aura retenu que le premier article avec ces propos alarmistes et inquiétants pour les parents (qui terminait sur la normalisation de faire subir des tests de dépistages aux mineurs en cas de suspicion).
2024 aura été source de nombreux changements, entre autres électoraux. Dans cette valse de nouvelles orientations politiques, certaines personnalités ont annoncé vouloir fermer les salles de consommation à moindre risque (SCMR), les mal nommées « salles de shoot ».
Qualifiées d’inefficaces ou supposées créer des « appels d’air », elles demeurent, quoi qu’en disent leurs détracteur·rice·s, des espaces sociosanitaires indispensables. Un bref retour sur l’histoire de ces salles, tant au niveau international qu’à l’échelle de la cité ardente, nous permettra d’acter leur nécessité dans un monde de plus en plus en prise avec l’augmentation de la pauvreté et de l’usage de drogues.
Cela fait des décennies que certaines substances psychotropes, appelées plus communément drogues, sont interdites par plusieurs traités internationaux. Et pourtant, malgré cette interdiction, il ne se passe pas un jour sans que les médias traditionnels aient pour titres des règlements de compte entre dealers, la toxicomanie de rue, un coup de filet au port d’Anvers ou les problèmes d’addiction d’une star du show-business.
En résumé : les drogues, leur commerce et leurs effets, ont une place prépondérante dans nos sociétés. Avant d’être interdites au début du xxe siècle sous l’influence des pays occidentaux et principalement des États-Unis, elles ont fait partie de l’économie mondiale des plus grands empires coloniaux pour devenir plus tard le fer de lance de l’industrie pharmaceutique. Leur contrôle, par la suite, sera assuré par les États sur base de ces différents traités, États qui auront, avec le temps, de plus en plus de difficultés à empêcher l’essor des mafias.
Retour sur une histoire mouvementée et en perpétuelle évolution.
Dans leur rapport, les inspecteurs apportent plusieurs arguments en faveur de ces dispositifs sanitaires. Alors que l’opposition des riverains est l’un des motifs avancés par les collectivités pour renoncer à l’ouverture de ces salles, les inspecteurs confirment qu’elles « améliorent la tranquillité publique » en diminuant les consommations de rue, conformément aux conclusions de l’étude scientifique menée par l’Inserm en 2021. Elles « n’engendrent pas de délinquance », écrivent-ils aussi. A titre d’exemple, les seringues ramassées autour de la salle parisienne sont passées, depuis 2016, de 150 à moins de dix par jour. Quelque 550 000 injections ont eu lieu dans les deux structures, soit autant de moins dans l’espace public. Leurs bénéfices pour les usagers sont en outre documentés de longue date (diminution du risque de transmission infectieuse, de surdose…).
Ou comment une famille d'industriels américains, propriétaire d'un laboratoire pharmaceutique, décide de mentir sur la réalité addictive d'un anti-douleur, provoquant une crise sanitaire sans équivalent, et devient responsable de la mort par overdose de plusieurs dizaines de milliers de personnes...
Les "chambres/tribunaux de traitement de la toxicomanie" peuvent sans doute contribuer à humaniser la justice, dans une certaine mesure, mais elles sont loin d'être un "remède" miracle sous l'angle de la santé publique ou de la criminalité.
Point de vue sur la question, depuis les USA, où ces "drug courts" sont largement expérimentées depuis près de 30 ans:
"Drug courts are part of a failed system that presumes we can “punish” our way out of addiction. Instead, research shows that people who use drugs need community-based harm reduction and treatment services, not the threat of criminal sanction. (...)
The evidence is clear that drug courts don’t decrease incarceration rates.
While drug courts reduce initial sentences, [...] studies have found that people who fail drug court programs receive sentences up to two to five times longer than conventionally sentenced defendants facing the same charges. (...)"
"(...) Contrairement à ce que croit l'"honnête citoyen", pour qui les détenus méritent bien leur sort, la population carcérale n'est pas faite de voyous avec du sang sur les mains et des morts sur la conscience, mais bien, pour l'essentiel, de pauvres, d'exclus, de paumés... (...) Les gens qui y croupissent ou qu'on y renvoie à répétition sont des accidentés de la vie, des laissés pour compte, auxquels s'agglomèrent, certes quelques caïds, mais surtout une grosse proportion de petits revendeurs de cannabis et d'autres substances qualifiées d'illicites, outre des toxicomanes qui ont perdu pied. (...) Les pays qui ont éradiqué la grande misère, notamment par une protection sociale large et solide, et ceux qui ont légalisé les drogues en substituant à la prison un traitement socio-médical, ont vu leurs prisons littéralement se vider."
Carte-blanche de Jean-Marie Dermagne, avocat, ancien bâtonnier - Porte-parole du Syndicat des avocats pour la démocratie (SAD), parue dans Le Vif (10/03/2021)
Ce texte, signé par l’ancien président du Spa John Crombez et la députée NVA Valérie Van Peel, voudrait protéger in utero les futurs enfants dont les mamans boivent, se droguent ou souffrent de troubles psychiques. Louable intention, sauf que les moyens prévus sont, non seulement humainement atroces, mais totalement inadaptés à ces situations. Les assuétudes cela se soigne, avec un accompagnement et des produits de substitution pas par un sevrage abrupt, qui non seulement ne fonctionne jamais, mais engendre de terribles souffrances physiques, pour la future maman et donc pour l’enfant qu’elle porte. Ces députés devraient écouter les soignants qui accompagnent ces femmes pendant leur grossesse, mais qui doivent les renvoyer à leur solitude. Car, chez nous, il n’y a pas de financement pour les garder et les suivre, après l’accouchement, dans leurs premiers jours ou semaines avec le bébé.
L’effet pervers d’un tel projet est évident: les femmes à risque de tomber sous le coup de cette loi auront encore davantage de craintes de se confier et cacheront leur addiction pour ne pas être colloquées. Qui les en blâmera? Car, même malades, alcooliques ou droguées, les femmes veulent le meilleur pour leur futur enfant, envers et contre elles-mêmes. Prétendre le contraire, c’est se baser sur les stéréotypes les plus sexistes à propos des femmes qui seraient dévergondées, irresponsables, mauvaises mères.
(...)
Curieusement, il n’y est jamais question de la responsabilité du géniteur ou du père avéré; ni des violences subies par ces femmes abîmées. Jamais ce texte n’évoque la protection des femmes, mais uniquement celle de leur fœtus comme si les droits de celui-ci primaient sur ceux de sa future maman. Exonérer le géniteur, enfermer et contrôler les femmes, faire primer la vie du fœtus sur celle de la femme: retour aux heures les plus sombres d’un patriarcat…
Enregistrement de la performance d'Alain DAMASIO, Écrivain de Science-Fiction & Yan PECHIN, Guitariste, réalisateur et compositeur, lors du congrès de la Fédération Addiction sur le thème "Homme augmenté – Des paradis artificiels à l’intelligence artificielle : quels changements de paradigme?" (24 mai 2018)
"En plus de l'autoritarisme violent, être lié d'intérêt avec la production de tabac brut semble presque devenu un critère pour influer sur les recommandations de l'OMS. Vera daCosta, brésilienne à la tête du bureau anti-tabac, l'influence de l'Inde lors de la dernière convention sur son territoire, la Thaïlande prise en exemple à suivre... L'arrivée du Zimbabwe dans le domaine lié des maladies non-transmissibles pourrait presque passer pour logique dans ce monde orwellien qu'est devenu l'OMS. Les violations brutales des droits humains écrasés au nom d'un culte d'une bonne santé réduite à l'abstinence et l'obéissance à l'ordre paraissent acquises dans la matrice de l'organisme onusien."
"Harry Shapiro rappelle cette semaine que, dans les années 1990', l'OMS interdisait déjà à ces collaborateurs de participer à un sommet sur la réduction des méfaits face à l'épidémie de Sida. L'International Harm Reduction Association proposait alors l'accès facilité aux seringues propres et aux préservatifs pour endiguer la diffusion du virus. Une position alors inacceptable pour l'OMS dans le culte d'un "monde sans drogue"."
C’est une fracassante annonce qu’ont fait les autorités américaines et européennes jeudi: les plateformes Alphabay et Hansa, deux des trois plus gros supermarchés illégaux du darknet, ont été fermés coup sur coup. Le troisième mastodonte du secteur, DreamMarket, est encore en ligne mais l’effet de souffle a fonctionné: tous les… - Libération
Les molécules nous aident à dormir, à chasser l'angoisse, à reprendre confiance. Mais à quel prix?, se demande le philosophe Laurent de Sutter.
Weed, kétamine, champis… Les drogues sont le nouvel accessoire des fans de réalité virtuelle. A tel point qu’un gros business fleurit, à coup de soirées ultra sophistiquées et de communautés 2.0 prévoyantes.
One reason for the balloon effect is what experts call the “profit paradox.” One of the primary goals of the drug war is to make drugs more expensive by limiting their supply, the idea being that a drug habit is much more difficult to sustain if drugs are more expensive. But this also makes drugs immensely profitable: They still cost as little as pennies per dose to produce — drugs like marijuana, cocaine, and heroin are just plants or based on plants, after all — while the final street value has to account for the risk of shipping the drug through an international supply chain that can be broken by government authorities at any border.
Psychedelic drugs like LSD and psilocybin (from magic mushrooms) are in the middle of a research renaissance. Here's why.
Les restrictions morales et légales sur les drogues sont injustifiées et hors de propos, puisque l’usage de drogue relève d’un problème éthique, selon une étude.
« Le fait d’avoir un regard moral et de jeter l’opprobre sur certains usages de drogues pose problème. Est-ce immoral de boire un verre de vin ou de mettre du sucre dans votre thé ? Personne ne pense cela. Alors, pourquoi est-ce immoral d’ajouter du cannabis dans votre pâte à gâteau ? Selon un raisonnement paritaire, cela n’a rien d’immoral. »
L’auteur insiste. Dans nos sociétés libérales, l’homme vit et consomme à son gré. Pour résumer, certains optent pour un mode vie sain, font du sport et mangent bio ; d’autres sont plutôt canapé, télé, apéro. Tant que cela n’empiète pas sur les autres – d’où l’interdiction de l’alcool au volant, ou de l’ivresse manifeste sur la voie publique. Alors pourquoi, sur quel fondement rationnel, ne règlemente-t-on pas les autres usages au lieu de les prohiber ? s’interroge-t-il. (...)