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Les attaques de l’extrême droite subies par le pédagogue Célestin Freinet sont analysées par l’historienne Laurence De Cock dans son ouvrage Une journée fasciste. Alors que les pressions sur le monde éducatif se multiplient aujourd’hui, elle prolonge pour Éduquer sa réflexion sur les résonances du passé dans le présent.
« J'ai également voulu alerter sur le fait que les enseignants ne sont jamais à l'abri des sanctions politiques. En écrivant le livre, j'ai été frappée par certaines résonances avec des événements contemporains. La répression qu'a traversée le couple Freinet dans les années 1930 n'est malheureusement pas un cas isolé dans le temps. En France, aujourd'hui encore, beaucoup font face à des pressions similaires dans l’enseignement.»
Juillet 2024. Nouveau gouvernement, nouvelle DPC. Le plan d’action de la FWB ne se prononce pas sur l’élargissement du CPC vers les deux heures hebdomadaires. En revanche, la nouvelle feuille de route prévoit que le cours comprenne des «activités consacrées au dialogue interconvictionnel et l’apprentissage de l’histoire des courants religieux». Bien que la religion figurait déjà au programme du CPC4 , le virage envisagé par le gouvernement Degryse s’inscrit dans la manière dont il la traite. L’appréhension du fait religieux y devient celle du dialogue interconvictionnel.
Professeur ordinaire à la Faculté de philosophie de l’UCLouvain, membre de l’Académie royale de Belgique et spécialiste des questions de sciences des religions, Jean Leclercq décode cette différence fondamentale: «L’approche de la religiosité par la notion technique et la méthode spécifique du ‘‘fait religieux’’ est très utile pour conforter les apprentissages et s’assurer de la neutralité du maître et du respect des convictions des élèves. Philosophie, psychologie, sociologie, anthropologie, etc. deviennent alors des voies d’approche rigoureuses, accessibles à tous. À l’inverse, le dialogue interconvictionnel ne reposera que sur la conviction individuelle, avec tout ce que cela implique; et notamment des débats infinis en matière de jugements normatifs sur ce qu’est une vie bonne, via des critères d’orthopraxie et donc d’hétéropraxie. Toute religion crée du nous et du eux. Or le rôle de l’école n’est pas d’organiser le débat des convictions intérieures, au risque d’ailleurs d’y voir apparaître le prosélytisme. Mais surtout au risque de ne pas permettre à celui qui n’a aucune conviction de vivre et d’exister dans ce projet scolaire.»
"Mettre en scène des enfants qui ont réussi leur CEB comme on ritualise les proclamations universitaires en les affublant d'une toge et en les coiffant d'une toque académique, c'est un peu comme une façon de déplacer le carnaval en plein mois de juin.
Cela peut être amusant mais c'est incontestablement absurde et cela contribue encore à ajouter de la confusion au sens que l'on donne à cette évaluation quand on en fait un instrument de filtrage anticipé ou de distinction précoce."
Le niveau baisse ? – Les grandes leçons de notre enquête | Ecole démocratique - Democratische school
Parmi les principales causes invoquées, on note la taille des classes, la ségrégation sociale des établissements scolaires, des évolutions sociétales qui ne favorisent pas l’acquisition des savoirs scolaires, des programmes qui articulent inadéquatement volume et exigences.
"Enseigner la réalité des faits devient une prise de risque"
"J’ai reçu des menaces de viol et de mort par courrier électronique, par courrier, par les réseaux sociaux ou encore par le standard de l'établissement, se souvient Sophie Djigo au micro de franceinfo. Quelqu’un a menacé de me dépecer." Ces pressions sont "largement efficaces", déplore la professeure, qui estime ne pas être un cas isolé. "J'ai reçu depuis beaucoup de messages de collègues dans toute la France, en particulier des enseignants de SVT, d'histoire et de lettres, qui se retrouvent confrontés à des pressions de groupes qui refusent l'enseignement de la théorie du genre, du fait islamique en cours d'histoire, l'enseignement de la Shoah, des mémoires de l'esclavage, de l'histoire coloniale ou de la décolonisation."
L’évaluation et la certification sont, avec la formation des enseignants, les principaux obstacles pour que nos écoles soient inclusives, accessibles à tous les élèves quelles que soient leurs situations sociales, physiques ou intellectuelles. Et si le système scolaire se basait sur les forces des élèves et sur leurs acquis pour les valoriser, même s’ils n’ont pas pu rejoindre les niveaux standards de l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Une idée pour donner à chaque élève la possibilité d’avancer : le Passeport des Compétences.
Julien Machet est professeur de Sciences Physiques et Chimiques dans l’académie de Lyon. Travaillant en collaboration avec le CORTECS et notamment notre collègue Denis Caroti depuis plusieurs années, il forme également les enseignants sur la thématique « Analyse de l’information et esprit critique ». Par ailleurs, il développe dans ses cours un enseignement de l’esprit critique incorporé à ses contenus disciplinaires. Julien a ainsi créé une carte conceptuelle à destination des élèves (et des enseignants), permettant de visualiser rapidement les outils méthodologiques d’analyse de l’information. Il nous présente ici la genèse de cette carte, ses objectifs ainsi que son contenu et ses réflexions sur ce sujet. Bien entendu, cet outil mérite d’être encore amélioré et adapté, mais c’est une base utile, fruit d’essais et erreurs fertiles.
"Si l'on admet que la complexité de notre système éducatif nuit à son efficacité, la question est de savoir si la solution est de le confier davantage au privé en le subventionnant autant que le public, ou plutôt de refondre sa structure en profondeur afin de rassembler toutes les écoles au sein d'un réseau scolaire unique et public, transparent, seul à être financé, et exclusivement financé, par les pouvoirs publics."
Chers enseignants,
Partout en Europe, vous travaillez à élaborer un nouveau système éducatif. Un système qui est collaboratif, ouvert et qui vous invite à utiliser toutes les possibilités des outils et des technologies qui vous entourent. Malheureusement, les lois sur le copyright n’ont pas changé depuis plus de quinze ans et cela vous affecte au quotidien.
Rejoignez-nous dès maintenant dans notre mission pour élaborer le futur de l’éducation.
Le cadre scolaire est-il vraiment le plus adapté pour initier les citoyens à la cybersécurité ? Et surtout, faut-il former de futurs cyberactivistes ?
« Le problème, c’est que l’État n’a aucun intérêt à former de futurs hackers sachant crypter toutes leurs communications, relève la sociologue Laurence Allard. Si tout le monde se met à chiffrer, on ne peut plus contrôler le réseau… C’est une question taboue. Du coup, à l’école, on insiste plutôt sur une approche littéraire et moralisatrice de l’informatique. »
La jeunesse bruxelloise se caractérise par une forte dualisation dans plusieurs domaines comme l’éducation, l’emploi ou le logement, selon une étude menée par cinq chercheurs de l’ULB et de la VUB et publiée dans la revue Brussels Studies.
L’enseignement, largement étudié, se caractérise par de fortes inégalités. «Les quelques statistiques désagrégées à l’échelle communale mettent en évidence la très forte dualisation des parcours scolaires au sein du territoire bruxellois. Les élèves résidant dans les communes les plus défavorisées sont ceux qui ont le plus tendance à suivre un enseignement technique ou professionnel, à l’inverse de ce qui se passe dans les communes plus aisées», notent les chercheurs. En plus de la hiérarchisation certaine des types d’enseignement et la présence d’écoles «ghettos» et élitistes, l’étude souligne que «les établissements d’enseignement secondaire, surtout de la filière générale, opèrent une ségrégation sociale et ethnique des publics notamment pas le biais du redoublement et de la réorientation scolaires. Ce processus contribue fortement à transformer les inégalités sociales en inégalités scolaires.»
Les évaluations des enseignements par les étudiants peuvent avoir deux objectifs : améliorer la pédagogie des enseignants et servir de base pour les décisions de recrutement ou de promotion du personnel enseignant dans les établissements d’enseignement supérieur. (...) En réalité, ce score mesure bien d’autres choses. Alors qu’il n’est pas significativement corrélé avec l’apprentissage (mesuré par le niveau atteint par un étudiant en fin de semestre), il est corrélé avec des biais de genre de la part des étudiants. (...) Une étude récente (...) confirme et développe les résultats de deux études sur le sujet [qui] montrent que les étudiants évaluent systématiquement mieux les hommes que les femmes, alors que rien ne semble indiquer que les étudiants apprennent mieux avec des enseignants hommes.
"L’accès à l’université est aujourd’hui encore largement favorisé pour les étudiants qui ont des parents fortement diplômés. De ce fait, on ne peut pas dire que l’enseignement supérieur se soit "démocratisé". Comment l’expliquer et comment y répondre ? L'université pourrait se préoccuper avant tout d'être un service public pour toute la population."
"Les cinq départements de philosophie des universités de la Communauté française ont décidé de se mobiliser pour davantage de philosophie dans l’enseignement. Plus précisément, ils sont unanimes à demander
- que le cours d’éducation à la citoyenneté soit, dans les deux dernières années, à fort ancrage philosophique et ce tant pour l’enseignement général que pour l’enseignement technique et professionnel ;
- que l’agrégation de l’enseignement secondaire supérieur en philosophie (et le master en philosophie option didactique) soit le titre requis pour donner ce cours, le master en philosophie et le master en éthique titres suffisants ;
- que ce cours porte sur deux périodes/semaine, pour les deux dernières années, au lieu d’une heure prévue dans la Déclaration de politique communautaire ;
- que ce cours soit aussi proposé dans l’enseignement libre.
"Alors qu'internet et les nouvelles technologies occupent de plus en plus de place dans nos vies, ne faudrait-il pas enseigner des compétences supplémentaires aux enfants ? Par exemple, apprendre à coder. Ou encore savoir faire le tri parmi tout ce que l'on trouve sur le web. C'est l'atelier pédagogique qu'a monté pour ses élèves Rose-Marie Farinella Elkabbach, enseignante. Elle raconte."
La American Psychological Association (APA) a publié un rapport dans le cadre de la Coalition for Psychology in Schools and Education s’intitulant Top 20 Principles from Psychologie for PreK-13 Teaching and Learning.